« Alors que l’Algérie vit ce qu’elle vit comme épreuves et difficultés, je n’accepterai jamais aucune atteinte à sa stabilité, à la stabilité du pays des martyrs ».
C’est par cette phrase énigmatique que le candidat à la présidentielle Ali Benflis a conclu un message posté ce mardi sur sa page Facebook en réaction au communiqué du procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs annonçant le placement sous mandat de dépôt d’un individu présenté comme ayant fait partie de son staff de campagne.
« J’ai estimé qu’il était de mon devoir d’apporter à l’opinion publique et au peuple algérien les remarques suivantes : d’abord, je me demande, en tant que juriste et en tant que victime, quelle est la relation entre une affaire d’espionnage concernant une personne déterminée avec un compte bancaire appartenant à une autre personne ».
« Je m’interroge aussi concernant le moment choisi pour rendre public le communiqué du parquet, qui survient le premier jour de la période de silence électoral et à deux jours seulement de la date du scrutin présidentiel », ajoute Benflis qui souligne que « tout cela survient alors qu’une charte d’éthique a été signée il y a quelques jours devant l’Autorité électorale indépendante et les signataires s’étaient engagés à respecter ses clauses ».
Concernant sa relation avec le mis en cause et le compte bancaire cité dans le communiqué du parquet, le candidat précise : « Le dénommé S. B. n’a exercé aucune responsabilité au sein de la direction de ma campagne électorale. Sa présence dans les meetings que j’ai animés à travers le pays était pour une mission purement technique, comme lors de précédentes campagnes. Concernant le compte bancaire, je dois préciser que j’ai ouvert un compte courant en 1998, conjointement avec mon épouse, au niveau de la banque Crédit du Nord, à Marseille, en France. Quelques années plus tard, le compte a été transféré vers Paris. À l’époque, je ne connaissais pas encore le dénommé S. B. »
Le candidat affirme aussi qu’il a déjà révélé l’existence de ce compte bancaire : « Je dois aussi rappeler que j’avais déclaré en toute transparence mes biens, dont le crédit du compte en question, à l’occasion de ma participation aux élections présidentielles de 2004 et de 2014 ainsi que la présidentielle annulée de 2019. Le 21 mars 2019, le Crédit du Nord a décidé de fermer le compte pour le motif qu’il appartenait à un homme politique étranger et m’a fait parvenir un chèque représentant le montant qui se trouvait dans le compte, soit 11.000 euros. Je n’ai pas pu encaisser le chèque car il fallait le verser dans un autre compte conjoint avec mon épouse. Devant l’impossibilité d’ouvrir un tel compte, nous n’avons pas pu à ce jour récupérer notre dû. S. B., résident en France, m’a proposé ses services afin de régler ce problème, en vain ».