La Tunisie va-t-elle normaliser ses relations avec Israël ? Les spéculations sur cette question, qui suscite souvent des polémiques et les démentis des officiels tunisiens, viennent d’être relancées par un chef de parti algérien.
Abdelkader Bengrina, président du mouvement islamiste Al Bina a jeté un pavé dans la marre en affirmant que la Tunisie va normaliser ses relations avec Israël.
« La Tunisie va normaliser ses relations avec Israël et je sais ce que je dis », a déclaré Abdelkader Bengrina samedi lors d’une rencontre de son parti sur l’impact de la crise au Niger sur l’Algérie. Cette crise a éclaté le 26 juillet avec le coup d’État militaire contre le président élu Mohamed Bazoum et la menace de la Cédéao d’intervenir militairement pour chasser les putschistes.
Cette crise comporte plusieurs risques pour l’Algérie : hausse des flux migratoires à partir du Sahel, augmentation de la menace terroriste aux frontières sud et mise sous tension permanente de l’armée algérienne.
Le chef d’El Bina a attiré l’attention des autorités algériennes sur une récente visite en Tunisie pour « acheter la normalisation », allusion sans doute au déplacement à Tunis du Cheikh Chakhbout bin Nahyan Al Nahyan, membre du Conseil des ministres et ministre d’État aux Emirats arabes unis.
Bengrina : la menace israélienne est en train de ceinturer l’Algérie
Le dignitaire émirati a été reçu il y a une semaine par le président tunisien Kais Saied alors que la Tunisie fait face à une grave crise économique et politique. Pour Bengrina, la normalisation entre Israël et la Tunisie aura « lieu bientôt, et même très bientôt ».
« Je sais ce que je dis », a-t-il lancé à propos d’une éventuelle normalisation des relations entre la Tunisie et Israël. Et si la Tunisie rejoint le front de la normalisation, a poursuivi Bengrina, l’Algérie aura été ceinturée par la menace israélienne.
Il a rappelé la présence d’Israël aux frontières Ouest après la normalisation des relations avec le Maroc, les projets israéliens de s’implanter au Niger et en Mauritanie, avec l’aide des Emirats arabes unis, ainsi que sa présence en Libye qui partage 1.000 km de frontières avec l’Algérie. Bengrina a accusé le maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen, et son fils d’entretenir des rapports avec Israël.
Durant sa longue analyse sur les dangers qui guettent l’Algérie, Abdelkader Bengrina a pointé du doigt, sans les nommer, les Emirats arabes unis qu’il a accusé d’être le cheval de Troie d’Israël au Maghreb, au Sahel et dans le monde arabe.
Il a repris les informations parues dans la presse sur les projets émirats de construire un aéroport en Mauritanie pour le mettre à la disposition d’Israël et la récente visite d’un responsable mauritanien en Israël, un voyage qui aurait été organisé par Abou Dhabi.
Bengrina a rappelé l’implication des Emirats arabes unis, sans les citer, dans les crises en Libye, au Soudan, au Yémen et entre le Qatar et l’Arabie saoudite. « Il y a un pays du Golfe qui est derrière la crise entre le Qatar et l’Arabie saoudite, l’alliance entre Ali Abdallah Saleh et les Houthis au Yémen… », a-t-il accusé.
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