Les choses commencent à bouger sur la scène politique algérienne. Près d’une trentaine de partis politiques, syndicats et organisations de la société civile lancent leur initiative pour « consolider la cohésion nationale » et « sécuriser l’avenir » du pays.
L’initiative est lancée au cours d’une rencontre qui a réuni, dimanche 4 juin à Alger, neuf partis politiques, des syndicats de travailleurs et de patrons, des zaouïas, des organisations de la société civile et des personnalités.
Les partis représentés sont les formations politiques proches du pouvoir, dont le FLN, le RND, le Mouvement El Bina de Abdelkader Bengrina et le front El Moustakbal.
De grandes organisations nationales ont aussi pris part à la rencontre, dont la centrale syndicale UGTA et le SNAPAP, l’organisation nationale des moudjahidine, l’Union des paysans algériens(UNPA), les Scouts musulmans algériens et la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA).
Le communiqué qui a sanctionné la réunion fait état aussi de la présence de représentants de la Zaouia Tidjania, d’organisations de la société civile et de quelques personnalités indépendantes.
Les présents estiment que l’Algérie n’est pas à l’abri des contrecoups des répercussions des tensions internationales actuelles, d’où la nécessité de « consolider la cohésion nationale » en raffermissant le « front intérieur » et en « redoublant de vigilance » face aux menaces qui ciblent « l’Algérie dans sa sécurité, ses institutions et l’unité de son peuple ».
Algérie : des partis appellent au renforcement du front intérieur
Le renforcement de la cohésion nationale et du front intérieur, la défense des intérêts suprêmes de la nation algérienne constituent des « devoirs », notamment devant les défis qui affectent la sécurité, la stabilité, la souveraineté et la cohésion du tissu social de l’Algérie, et « les campagnes visant à dénaturer ses institutions », insistent les auteurs de l’initiative.
Concrètement, ils appellent au rassemblement dans un « cadre inclusif » de « concertation, de coordination et de coopération » et appellent l’ensemble de la classe politique, partis et personnalités, les organisations de la société civile et les référents spirituels à rejoindre l’initiative et à l’enrichir par leurs propositions et suggestions.
Une conférence nationale autour de cette initiative, qui coïncide symboliquement avec la célébration de la fête de l’indépendance et de la jeunesse, à une date qui sera fixée ultérieurement.
Elle aura comme objectif de mobiliser les énergies nationales, les « élites responsables » et les forces vives de la société, en « complémentarité avec les institutions de l’État », afin d’« immuniser la patrie, renforcer le front intérieur et sécuriser l’avenir des générations ».
Cette initiative politique avait été dévoilée par Abdelkader Bengrina samedi 6 mai lors du deuxième congrès du Mouvement El Bina, dont il est le président.
Vendredi 2 juin, le FFS avait lancé une initiative pour « prémunir l’Algérie » d’un « nouveau cycle d’affrontement interne ». Son premier secrétaire a appelé la classe politique à des « consultations » devant aboutir à un « pacte historique pour le parachèvement du projet national ».