Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah a appelé ce lundi 3 septembre, le président de la République, sans le nommer, à poursuivre sa mission à la tête de l’État.
« L’intérêt national suprême exige de nous tous, et plus que jamais, de renouveler la demande à l’homme qui a réalisé tous ces acquis et permis le retour de la paix et de la stabilité, à l’homme qui a permis à la jeunesse d’espérer en un avenir prometteur en jetant les jalons d’un État moderne doté d’institutions constitutionnelle fortes et qui travaillent en symbiose et cohésion…je dis, l’inviter à poursuivre son œuvre dans la même voie et la même orientation », a affirmé Abdelkader Bensalah dans son allocution à l’ouverture de la session ordinaire du Conseil de la Nation.
Il a, dans ce contexte, selon les extraits de son discours repris par l’agence officielle, exhorté les institutions jouissant d’une influence sur l’opinion publique, notamment les médias et les acteurs de la société civile « à assumer leur rôle en matière de sensibilisation quant aux difficultés et aux défis que nous impose l’étape actuelle, tout en sollicitant la participation de tout le monde, à garantir le climat nécessaire, empreint de démocratie, de transparence et d’intégrité, lors des prochaines élections, afin de choisir les personnes les plus aptes à assumer une bonne gestion du pays et de ses institutions ».
Bensalah n’a pas manqué cependant d’épingler les partis d’opposition, notamment le FFS et le MSP. « La meilleure façon d’exprimer une revendication ou une préoccupation, reste le dialogue, dont il faut en multiplier et en diversifier les tribunes (…) le Gouvernement œuvre à prendre en charge les revendications légitimes, parmi celles que soulèvent certaines catégories sociales, induites par la disparité dans le rythme de réalisation des projets d’un secteur à l’autre et d’une région à l’autre, ce qui engendre des dysfonctionnements qu’il faut traiter de manière graduelle et dans les délais nécessaires », a-t-il relevé, allusion aux nombreuses manifestations qui ont touché certaines wilayas notamment du sud du pays, comme Ouargla et Bechar.
« Même si on est compréhensifs vis-à-vis des revendications rationnelles, il n’en demeure pas moins que l’on s’inscrit en porte-à-faux avec les positions de ceux qui appellent à investir la rue et en faire un lieu de protestation, de manifestation et de revendications », a ajouté le président du Sénat, comme pour critiquer l’appel lancé par le FFS, lors de son université d’été, en direction de jeunes les invitant à une « révolte pacifique ».
Relevant « l ’importance et la nécessaire conjugaison de nos efforts, afin de renforcer la cohésion nationale et consolider l’unité nationale à travers l’unification de nos rangs », d’autant que « nous faisons face à une conjoncture politique et sécuritaire difficile, ce qui constitue une menace permanente tout au long de nos frontières », Bensalah estime que « le devoir impose à toutes les franges de la société, toutes tendances politiques confondues (classe politique en premier), à revoir son évaluation de la situation et revoir les priorités et les revendications, de manière à préserver l’intérêt supérieur du pays face aux défis et batailles qui l’attendent, en premier lieu la crise financière, la diversification de l’économie et l’approfondissement de la pratique démocratique ».
Dans ce cadre, il appelle la classe politique à « élever le niveau du débat politique et à éviter d’impliquer les institutions républicaines et leurs symboles dans un débat stérile et inutile ». Allusion franche au MSP qui avait appelé, suscitant de farouches réactions, l’armée à accompagner son initiative de consensus national pour l’organisation d’une transition.