Alors que des dizaines de milliers d’étudiants manifestaient à travers le pays pour le 16e mardi consécutif, pour notamment exiger le départ des symboles du régime, Abdelkader Bensalah recevait à la présidence de la République le premier ministre Noureddine Bedoui.
Le départ des deux hommes, très impopulaires et symbolisant le régime Boutefika, figure en tête des revendications du mouvement populaire. Mais les 2B ne semblent pas prêts à céder. Jeudi, lors d’un discours à la nation, Abdelkader Bensalah, s’appuyait sur une décision controversée du Conseil constitutionnel, a annoncé qu’il ne quittera pas la présidence de la République avant l’élection d’un nouveau chef de l’État.
Ce mardi, le même Bensalah a apporté un soutien franc au Premier ministre Bedoui, en difficulté. Les membres du gouvernement n’arrivent pas à sortir sur le terrain. Plus grave encore, hier, le ministre du Tourisme Abdelkader Benmessaoud a été inculpé dans le cadre de l’affaire Tahkout. Son dossier a été transmis par le tribunal d’Alger à la Cour suprême. Mais ni Bensalah ni Bedoui n’ont évoqué cette affaire. On peut comprendre que Benmessaoud va rester au gouvernement jusqu’à son éventuelle incarcération.
D’ailleurs, selon le communiqué de la présidence, à l’issue de cette audience, « le chef de l’État a instruit le Premier ministre et l’ensemble des membres de gouvernement à l’effet de rester mobilisés, durant cette période cruciale que vit notre pays, pour assurer le bon fonctionnement de l’administration et des services publics à tous les niveaux et sur l’ensemble du territoire national en demeurant constamment à l’écoute des préoccupations des citoyens, tout en veillant à rassurer nos partenaires internationaux ». Un soutien sans ambiguïté à Bedoui et à son équipe.