Ceux qui attendaient du nouveau dans la position du parti de Amara Benyounès vis-à-vis de la prochaine élection présidentielle sont restés sur leur faim.
Le conseil national du Mouvement populaire algérien (MPA) s’est réuni hier, jeudi, et les conclusions de son conclave ont été annoncées ce vendredi 28 septembre par son président. « Le conseil national a décidé de reporter la décision concernant la position du parti par rapport à l’élection présidentielle de 2019. Nous attendrons encore jusqu’à ce qu’il y ait suffisamment d’éléments pour pouvoir trancher », a déclaré M. Benyounès à l’ouverture de l’université d’été du parti, à Zemouri El Bahri, dans la wilaya de Boumerdès.
Le MPA demeure donc le seul parti proche du pouvoir qui n’a pas encore appelé le président Bouteflika à se représenter pour un cinquième mandat à la tête de l’État. Rien ne presse donc pour le parti qui souhaite avoir d’abord plus de « visibilité » avant de se prononcer. Néanmoins, cela ne signifie nullement que le MPA a pris ses distances avec le chef de l’État. Bien au contraire, assure Benyounès, « le Conseil national a réitéré le soutien inconditionnel du parti au président Abdelaziz Bouteflika ».
Les distances, le MPA semble les prendre chaque jour un peu plus avec les autres soutiens du président, notamment le FLN, qu’il ne nomme pas, mais qu’il vise sans doute lorsqu’il déclare que personne ne peut dicter au MPA les positions à adopter ou la conduite à suivre.
L’allusion au « Front populaire solide », que l’ex-parti unique veut chapeauter, est claire. « Nous sommes souverains dans nos décisions. Nous ne sommes pas en compétition concernant le soutien au président. Tous les partis sont libres de prendre la position qu’ils veulent concernant cette question (…) Nous n’avons de comptes à régler avec personne ni avec aucune institution ou parti politique », dit-il.
Cela dit, le MPA n’exclut pas de nouer des alliances en prévision de l’échéance de l’année prochaine, mais « sur la base des programmes ». « Il est nécessaire que les partis politiques constituent des blocs, et l’élection présidentielle de l’année prochaine est une occasion pour former des alliances en fonction des courants politiques et des projets des partis», ajoute-t-il.
Cela signifie-t-il que le soutien au président ne peut pas être considéré comme un programme ? M. Benyounès ne dit pas davantage.
Concernant une éventuelle candidature du président Bouteflika, le chef du MPA, qui a déclaré par le passé que personne n’avait le droit d’exercer des pressions sur le chef de l’État pour l’amener à se représenter, persiste et signe. Même si, cette fois, il le dit d’une manière un peu plus diplomatique :« Le Conseil national estime que personne n’a le droit d’empêcher un citoyen algérien à se porter candidat à l’élection présidentielle. De même que personne ne doit obliger qui que ce soit à se présenter ».
L’université d’été du MPA s’est ouverte ce vendredi et se poursuivra samedi au complexe Adim de Zemouri El Bahri (Boumerdès). Elle a été précédée jeudi par la tenue d’une session ordinaire du Conseil national du parti.