Fraîchement vainqueur du Ballon d’or, Karim Benzema ne jouera pas la coupe du monde avec la France. Pour l’ancien international Samir Nasri, ce n’est pas qu’un coup du destin, mais d’abord le résultat d’une mauvaise gestion.
La nouvelle est tombée tel un couperet samedi 19 novembre au soir, à quelques heures du coup d’envoi du mondial qatari (20 novembre-18 décembre).
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Dans la journée, le joueur avait écourté son entraînement avec les Bleus après une blessure à la cuisse. Le verdict pour l’attaquant du Real Madrid sera sans appel : Benzema ne pourra pas être rétabli avant la fin du tournoi.
Le joueur était blessé depuis plusieurs semaines et il n’a fait que rechuter dès qu’il a tenté de faire un entraînement complet avec le groupe.
Benzema devra mettre un trait définitif sur son rêve de remporter un titre majeur avec l’équipe de France. Mais il n’y a pas que lui qui perd gros.
Les Bleus se privent aussi d’un de leurs principaux atouts pour la défense de leur titre acquis il y a quatre ans en Russie. La Coupe du monde devra par ailleurs se tenir sans le Ballon d’or du moment, ce qui est rarement arrivé depuis que le prestigieux prix est attribué à des joueurs non européens.
Après la déception, place à l’analyse et aux inévitables critiques. Comment on est-on arrivé à une telle situation ?
Pour certains, la faute incombe à l’encadrement de l’équipe de France. C’est l’avis par exemple de Samir Nasri, ancien international et lui aussi franco-algérien.
Pour l’ancien joueur de Manchester City, l’erreur était de vouloir à tout prix disposer de Karim Benzema pour les trois matchs du premier tour alors qu’il n’est pas indispensable, la France pouvant facilement s’extirper sans lui du groupe composé de l’Australie, de la Tunisie et du Danemark. « C’est un joueur qui te fait passer un palier », a indiqué Nasri qui explique que c’est dans les matchs à élimination directe que Didiers Deschamps aura réellement besoin de son Ballon d’or.
Des Bleus contents du forfait de Benzema ?
C’est en effet dans cette phase que le joueur s’est illustré lors de la dernière édition de la Ligue des champions, marquant dix buts successivement aux défenses du PSG, de Chelsea et de Manchester City, à coup de triplés et de doublés. C’est cette performance qui lui a permis de tuer la concurrence pour le Ballon d’or. « Je trouve que la gestion a été mauvaise avec lui. C’est un joueur spécial qui requiert une attention spéciale », lâche Samir Nasri sur Canal+ Foot.
« Fallait pas le pousser. Il avait joué 60 matchs la saison dernière, c’est normal qu’il ressente une certaine fatigue à 34 ans », explique-il, ajoutant qu’il trouve tout cela « vraiment dommageable ».
Outre les critiques contre le staff technique, certains vont jusqu’à avancer que le forfait de Benzema a fait des heureux dans le vestiaire des Bleus. « J’en suis certain, car j’étais coéquipier avec certains joueurs de l’équipe de France qui sont très contents du départ de Benzema », a soutenu l’ancien joueur du PSG Diego Lugano, aujourd’hui consultant.
Le journaliste Romain Molina en a rajouté une couche en indiquant sur Twitter que certains joueurs de l’équipe de France « faisaient des crises car la FFF mettait trop Benzema sur les visuels ».