International

Binationale et voilée, elle entre au parlement suédois

Elle s’appelle Leila Ali Elmi, elle est née en Somalie, porte deux nationalités et le voile. Encore inconnue il y a quelques jours, elle vient de remporter la première place sur la liste des Verts, ce qui fait qu’elle siégera au Parlement suédois.

Un parcours atypique

Arrivée à l’âge de deux ans en Suède, rien ne prédestinait Leila Ali Elmi à la politique, souligne le journal français Le Monde. En rupture familiale, placée en foyer, ce n’est qu’au lycée qu’elle s’accroche pour réussir ses études et commence en tant que simple femme de ménage, pour ensuite se mettre au service de la communauté somalienne installée en Suède, grâce à ses talents de traductrice.

C’est le club de sport Bergsjön SK qui lui donne sa chance en faisant campagne pour elle, convaincu par son programme et ses idées pour les banlieues. Ancrée à gauche, elle aura à s’imposer dans un parlement qui vient de virer à droite.

Un vecteur d’espoir pour la communauté somalienne sur fond de polémique

Cette élection, une première, est commentée dans la presse. Pour le journal anglophone Face2face Africa, il s’agit là d’un évènement historique en tant qu’élection d’une femme africaine dans un parlement européen. Mais pour les médias identitairement marqués et nationalistes, tels Dreuz.info ou Français de Souche, le risque est d’autant plus grand que cette femme est voilée, communautariste et a fait campagne en partie dans sa langue d’origine. C’est pourquoi, Leila Ali Elmi est aussi et surtout perçue comme un cheval de Troie supplémentaire de l’islamisme rampant en Europe.

Cette élection d’une femme voilée, non-blanche et issue de l’immigration, intervient dans un contexte de débat sur l’immigration en Europe. Plusieurs pays, dont l’Italie, la Hongrie et la République Tchèque, se montrent hostiles à tout accueil de migrants musulmans sur leurs sols. D’autres pays ont durci les conditions d’accueil.

Les plus lus