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Bilan, second mandat… : ce qu’a dit Tebboune devant le Parlement

Bilan, second mandat… : ce qu’a dit Tebboune devant le Parlement

Le président Abdelmadjid Tebboune a dressé, ce lundi 25 décembre, un bilan très positif de ses quatre ans au pouvoir, et a parlé du second mandat.

Dans un discours à la nation prononcé, ce lundi 25 décembre, devant les membres du Parlement, le chef de l’État est revenu longuement sur les réalisations des quatre premières années de son premier mandat.

D’un État entièrement dépendant des recettes des hydrocarbures, soumis à la rapine de la Issaba (bande) et isolé sur la scène internationale et régionale, l’Algérie est devenue un pays à l’économie diversifiée, à la gestion moralisée et à la voix écoutée. Tel est le résumé du discours de près d’une heure et demie, prononcé par le président de la République devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès, au Palais des nations d’Alger.

Abdelmadjid Tebboune a précisé d’emblée que c’est la première fois qu’un président de la République s’adresse au Parlement depuis le défunt Houari Boumédiène en 1977.

Ce sera désormais un rendez-vous annuel qui se fera ponctuellement, a-t-il promis. Ce parlement, auquel il s’adresse pour la première fois, est aussi le premier dont les membres sont d’une « probité » irréprochable, car élus sans l’influence de l’argent, « propre ou sale », s’est-il félicité.

Les 407 députés de l’Assemblée populaire nationale et 148 sénateurs du Conseil de la nation l’ont écouté religieusement, mais le président Tebboune a été interrompu à plusieurs reprises par des élus qui lui demandaient de briguer un second mandat.

« Que Dieu nous prête la santé nécessaire », a-t-il répondu à l’un d’entre eux. « À la fin, à travers vous, nous laisserons le peuple décider », a-t-il dit à un autre.

La demande a été réitérée à la fin du discours présidentiel par des dizaines de députés et sénateurs qui ont scandé longuement : « Deuxième mandat ! » Abdelmadjid Tebboune s’est contenté de saluer l’assistance d’un geste de la main.

Le président de la République a entamé son bilan par un retour sur la situation du pays dans les années qui ont précédé le Hirak de 2019, avec « un pouvoir absent et des citoyens désespérés » et des perspectives sombres, rappelant certaines déclarations alarmantes ou méprisantes de son successeur au poste de Premier ministre en 2017, Ahmed Ouyahia, sans le nommer.

Comme lorsque l’ancien Premier ministre assurait que « l’État n’avait pas de quoi payer les fonctionnaires » ou encore quand il disait : « Affame ton chien, il te suivra ».

La situation n’était pas non plus facile dans les premiers mois de la présidence Tebboune, élu en décembre 2019. Il y a eu d’abord la crise sanitaire liée au Covid-19, puis les retombées de la guerre en Ukraine, le tout aggravé par les tentatives des « résidus de la Issaba » de « saboter l’Algérie nouvelle », en créant des pénuries notamment d’oxygène dans les hôpitaux et de produits alimentaires.

« Ils étaient prêts à mettre en danger la vie des Algériens pour réaliser leurs objectifs noirs », a dénoncé le président de la République.

Mais l’Algérie nouvelle s’est mise en marche suivant une stratégie claire axée sur la moralisation de la vie publique, des réformes institutionnelles, la relance de l’économie et la mise en place d’une politique sociale et culturelle adéquate.

« Je me suis engagé à travailler sans relâche pour instituer une nouvelle république, à travers un processus de réformes basé sur 54 engagements. Je suis le premier candidat à écrire ses engagements afin de permettre l’évaluation. Les écrits restent », a-t-il dit.

Tebboune : « Le chemin est encore long, mais nous continuerons »

La mise en œuvre de ce programme a métamorphosé le pays au point où « même nos adversaires n’ont pas compris ce qui se passe », s’est félicité le chef de l’État. « Le chemin est encore long, mais les premiers pas ont donné des résultats et nous continuerons », a promis le président Tebboune.

Égrenant les réalisations dans le secteur économique, il a rappelé les exportations hors hydrocarbures qui ont atteint 5 milliards de dollars en 2021 puis 7 milliards en 2022 alors qu’elles n’avaient jamais dépassé 1,8 milliard, ainsi que le lancement de projets miniers structurants, comme l’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet et celui de phosphate de Tébessa.

L’objectif pour l’année 2024 est d’exporter 5 millions de tonnes de produits sidérurgiques, a-t-il indiqué. Cette prouesse, avec celle de l’industrie du ciment où l’Algérie a doublé sa production en quelques années, est la preuve que « la volonté et l’esprit patriotique peuvent tout remplacer ».

L’Algérie a lancé un « vaste chantier » de réforme et de diversification de son économie, promulguant notamment une nouvelle loi sur l’investissement qui consacre « la stabilité et la sécurité juridiques » et la « rupture avec les pratiques du passé », a rappelé M. Tebboune qui a de nouveau insisté sur le chantier de la numérisation qui devrait être parachevé au courant du premier semestre de 2024.

La dynamique économique est confirmée, selon le chef de l’État, par les chiffres de la Banque mondiale qui prévoit une croissance de 4,2 % pour l’Algérie alors que la moyenne des pays européens se situe à 2,5 %.

Cette dynamique se poursuivra, a-t-il promis, invitant à visiter la prochaine édition de la Foire de la production nationale pour le constater. « L’Algérie est en train de faire des pas de géant dans l’industrie et l’exportation », s’est-il félicité.

Le président Tebboune s’est aussi attardé sur tout ce qui a été fait en faveur des « zones d’ombre », expliquant que cela a toujours été son principe : ne jamais permettre que des Algériens vivent bien et que d’autres soient privés de tout. « Tous les Algériens sont égaux, de Timiaouine à Hydra », a-t-il tonné.

Les programmes en faveur de ces zones déshéritées ont été exécutés à 80 %, a-t-il dit, révélant que c’est à cause des manquements dans ce dossier qu’il a mis fin « récemment » aux fonctions de certains responsables locaux.

Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué de rappeler aussi les nombreuses mesures sociales qu’il a décrétées ces quatre dernières années en faveur des franges défavorisées, citant l’abattement de l’IRG pour les bas salaires, le relèvement du SNMG et des salaires des fonctionnaires ou encore l’institution d’une allocation chômage qui bénéficie aujourd’hui à 2,1 millions de jeunes chômeurs algériens.

Aujourd’hui, l’Algérie se porte bien et ses réserves de change se situent à 70 milliards de dollars, a-t-il dit. « Le pays est riche et il lui suffisait de se débarrasser de ses voleurs », a indiqué le président de la République, révélant au passage que l’État a pu récupérer l’équivalent de 30 milliards de dollars de l’argent détourné, tandis que des pays européens ont exprimé leur disposition à coopérer pour la restitution des fonds se trouvant sur leur sol.

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