Économie

Blé : l’Algérie continue de peser sur les marchés mondiaux

Portés par la guerre en Ukraine et les conditions climatiques défavorables dans plusieurs régions du monde, les prix du blé continuent de flamber sur les marchés internationaux.

L’autre facteur qui maintient les cours à des niveaux élevés c’est la forte demande des traditionnels gros importateurs, parmi lesquels l’Algérie.

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En attendant la relance véritable de la filière céréaliculture promise, l’Algérie continue d’importer environ 60 % de ses besoins annuels estimés entre 10 et 12 millions de tonnes. Par ces volumes d’importation, l’Algérie continue de peser dans une certaine mesure sur les marchés mondiaux.

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Selon La France Agricole, citant le cabinet Tallage, spécialisé dans les marchés des céréales, oléagineux et protéagineux, le blé français a bondi jusqu’à 20 euros la tonne cette semaine pour les livraisons entre juin et septembre, les différentes variétés se situant entre 403 et 419 euros/t.

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Outre les retombées de la guerre en Ukraine, qui met aux prises deux des plus gros producteurs et exportateurs mondiaux de blé, le cabinet met en avant le manque de précipitations, en Europe et notamment en France, et la publication d’un rapport du ministère américain de l’Agriculture (USDA) qui fait état de pertes de production et de baisse des stocks à la fin de la prochaine campagne.

Le cabinet CéréObs a annoncé que le pourcentage des blés français en bonne ou excellente condition est passé le 9 mai à 82 % contre 89 % le 2 mai.

L’Algérie achète 450 000 tonnes de blé tendre

« Dans un environnement mondial privé d’une large part des blés ukrainiens, cette situation qui se dégrade en France et dans l’ensemble de l’Union européenne est perçue comme explosive pour les prix », écrit le site spécialisé La France agricole.

Aux États-Unis, un manque de pluie est enregistré sur les blés d’hiver, mais la récolte totale devrait augmenter, très légèrement toutefois, souligne l’USDA. Les stocks américains devraient en tout cas baisser, selon la même source.

Les fortes chaleurs en Inde influent aussi sur les marchés, même si elles n’ont pas détruit les récoltes, indique Tallage.

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Le cabinet cite deux autres facteurs qui ont poussé les prix du blé français à la hausse : la baisse de l’euro et les achats des pays nord-africains. L’Algérie est revenue sur le marché et vient d’acheter, jeudi 12 mai, 450 000 tonnes de blé tendre pour chargement en juillet à un prix moyen de 466 $/t à destination, indique La France Agricole, citant l’analyse de Tallage.

« Vu le niveau de prix mentionné, il est probable que les blés européens (bulgares, roumains et français) feront partie des origines retenues », déduit la même source.

Faute d’une réforme adéquate, la céréaliculture algérienne est fortement dépendante de la pluviométrie.

À titre d’illustration, l’Algérie a réalisé une belle performance en 2018 avec près de 6 millions de tonnes, et les prévisions pour cette année, faites avant les dernières fortes pluies d’avril, sont de 3 millions de tonnes.

Durant la saison 2020-2021, la production algérienne a fortement chuté à 13 millions de quintaux contre 39 millions de quintaux la saison 2019-2020.

L’Algérie a souffert de la sécheresse notamment durant les années 2020 et 2021, mais le manque de pluie n’explique pas les mauvaises performances de la céréaliculture algérienne, archaïque et victime de manque de réformes du secteur agricole en général.

Les autres pays d’Afrique du Nord figurent aussi parmi les gros acheteurs de blé sur les marchés mondiaux, notamment l’Égypte. Mais cette semaine, en plus de l’Algérie, c’est la Tunisie qui a contribué à booster la demande en achetant 100 000 tonnes de blé pour chargement entre le 1er juin et le 31 juillet, indique Tallage dans son analyse.

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