La Russie s’est déclarée mardi “profondément préoccupée” par l’évolution de la situation au Yémen après le renforcement du blocus sur ce pays par l’Arabie saoudite, en réaction à un tir de missile des rebelles houthis yéménites sur le territoire saoudien.
“Un tir de missile balistique visant l’Arabie saoudite a été effectué le 4 novembre depuis le territoire du Yémen”, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Bien que ce tir ait été revendiqué par “des leaders houthis”, “les autorités saoudiennes accusent Téhéran d’être derrière cet +acte d’agression+”, rappelle le communiqué en soulignant que l’Iran, dont Moscou est un allié, “rejette catégoriquement ces accusations”.
La coalition internationale menée par l’Arabie saoudite “a nettement renforcé ses frappes contre Sanaa et a annoncé le 6 novembre la mise en place pour une période indéfinie d’un blocus aérien, terrestre et maritime total de toutes les zones du Yémen contrôlées par les houthis”, poursuit le communiqué, en soulignant que l’interdiction de vols concerne également les vols humanitaires de l’ONU.
“Ce développement des évènements suscite une profonde préoccupation à Moscou” et pourrait aboutir “à une nouvelle escalade des combats, la hausse des victimes parmi la population civile et la détérioration ultérieure de la situation humanitaire déjà critique au Yémen”, souligne la diplomatie russe.
“Nous sommes convaincus qu’un tel scénario ne correspond pas aux intérêts du règlement rapide (…) du conflit yéménite et fait s’éloigner la perspective du rétablissement de la stabilité et de l’entente nationale dans ce pays”, ajoute le communiqué.
Samedi soir, un missile tiré par des rebelles depuis le Yémen a été intercepté et détruit dans le secteur de l’aéroport international de Ryad, selon les autorités saoudiennes.
L’Arabie saoudite a accusé l’Iran de fournir des équipements militaires clandestinement aux rebelles houthis, et la coalition qu’elle dirige au Yémen a dit lundi qu’elle se réservait le droit de répondre à l’Iran “de manière appropriée et au moment opportun”.
L’Iran a démenti ces accusations les jugeant “contraires à la réalité”.
La coalition menée par Ryad a également décidé de renforcer le blocus sur le Yémen.
Pour leur part, les rebelles chiites yéménites ont menacé mardi de frapper les ports, aéroports, postes frontaliers et installations vitales de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis en riposte.