BNP Paribas, qui a fêté en 2022 le 22ᵉ anniversaire de la création de sa filiale algérienne, répond aux interrogations sur son avenir en Algérie.
Le géant bancaire français, qui s’est doté d’un siège ultra moderne dans le quartier des affaires de Bab Ezzouar près de l’aéroport d’Alger, reste en Algérie et pour « longtemps ».
« Contrairement aux interrogations qui nous ont été remontées sur un éventuel retrait, BNP Paribas reste plus engagée que jamais en Algérie », a balayé Pierre Bérégovoy, DG de BNP Paribas El Djazaïr, filiale à 100 % du groupe bancaire français, au cours d’une rencontre mardi avec trois médias algériens, dont TSA.
La réaffirmation de sa présence pour longtemps sur le marché algérien est une réponse aux interrogations qui ont circulé récemment sur l’avenir de BNP Paribas en Algérie.
« Les réformes sur l’investissement et le discours des autorités qui prônent un pragmatisme économique nous donnent de la confiance et de la sérénité, à nous en tant qu’institution financière et à nos clients qui se sont engagés, ces dernières années, dans d’importants projets d’investissement », explique Pierre Bérégovoy.
BNP Paribas : « Les restrictions aux importations ont encouragé la création d’industrie » en Algérie
Confiant en l’avenir du marché algérien, BNP Paribas croit aussi dans le potentiel des entrepreneurs locaux. « L’Algérie possède des entrepreneurs de grande qualité qui mobilisent les capitaux nécessaires. Ils portent des projets ambitieux, vont chercher les bons partenaires, s’entourent des bonnes compétences, investissent dans la formation et adoptent les standards les plus élevés en termes de gouvernance, et c’est très positif », ajoute le patron de la filiale algérienne du groupe bancaire français.
Alors que l’Algérie a pris d’importantes mesures pour réduire les importations afin de développer la production locale, BNP Paribas El Djazaïr constate un changement sur le terrain.
« Les restrictions aux importations ont encouragé la création d’industries de substitution concrètes. Nous avons d’ailleurs un nombre substantiel de clients qui faisaient du commerce et qui se sont lancés dans l’industrie », dévoile Pierre Bérégovoy.
Pour accompagner ce changement de statut d’un pays importateur à celui de producteur, BNP Paribas El Djazaïr affiche l’ambition de croître ses crédits à l’investissement en Algérie durant les prochaines années.
« Nous sommes confiants, et nos ambitions de progression d’encours de crédit à l’économie sont de plus de 10 % par an pour les 4 prochaines années. Ce qui est appréciable. Nous avons amorcé, au même titre que nos clients, cette réorientation et nous nous consacrons désormais principalement à des financements structurants pour accompagner l’investissement », détaille Pierre Bérégovoy.
BNP Paribas va accélérer sa digitalisation en Algérie
Outre son adaptation à la nouvelle politique du pays, BNP Paribas El Djazair accompagne aussi ses clients dans « l’ensemble des enjeux de développement durable ». « Dans nos critères d’octroi, nous évaluons désormais l’impact que peut avoir une activité sur l’environnement », précise Pierre Bérégovoy.
Toujours dans le domaine de la transition énergétique, BNP Paribas espère jouer un rôle en Algérie qui veut développer les énergies renouvelables.
« L’Algérie a également amorcé le virage des énergies renouvelables. Cette orientation stratégique nous permettra, je l’espère, de jouer un rôle dans l’accompagnement des ambitions aussi bien de l’État que des acteurs économiques dans le développement du bas carbone (et notamment du renouvelable). Nous avons d’ailleurs de plus en plus d’opérateurs algériens qui travaillent déjà sur leur transition, d’abord parce qu’ils sont conscients de leur responsabilité sociale, mais aussi parce que les normes de certains marchés à l’export l’imposent », détaille le patron de BNP Paribas El Djazaïr.
Pierre Bérégovoy rappelle que BNP Paribas a été « l’une des banques précurseurs sur la digitalisation des services bancaires en Algérie ». « Nous continuons à investir pour être encore plus proche des besoins de nos clients et des attentes du régulateur en la matière », ajoute-t-il.
Il explique que les besoins des clients algériens, à l’air des nouvelles technologies, « évoluent vite », et « c’est pour cela qu’on investit dans la transformation de nos systèmes d’information, pour avoir la capacité d’être encore plus agiles à l’avenir et d’aller plus loin dans la satisfaction de nos clients. »
Pour accélérer sa digitalisation et aller vers le client, BNP Paribas a décidé d’investir 13 milliards de dinars en Algérie durant les trois prochaines années.
« Nous avons consacré dans nos budgets pour les trois prochaines années une enveloppe d’investissement de plus de 13 milliards DA dédiée aux développements technologiques et à la transformation de notre réseau d’agences. Nous allons également doubler nos effectifs IT pour accompagner cette transformation », révèle Pierre Bérégovoy.
BNP Paribas El Djazaïr poursuit, en outre, la modernisation de son réseau d’agences qui se « recentre sur des services à plus forte valeur ajoutée, notamment le conseil et le financement », ajoute son patron.
« Nous avons transformé plus de 30 agences pour offrir à nos clients la meilleure qualité de service possible. Nous venons également d’inaugurer notre deuxième centre d’affaires professionnel dédié à l’accompagnement des besoins spécifiques des PMI/PME en Algérie », conclut Pierre Bérégovoy.