La Première ministre française, Elisabeth Borne, a achevé ce lundi 10 octobre sa visite en Algérie entamée dimanche.
En 48 heures dans la capitale algérienne, la responsable française a eu un agenda chargé, à la hauteur de l’ambition des deux pays de parvenir ensemble à un partenariat renouvelé, engagement qu’ils ont pris dans « la Déclaration d’Alger », signée le 27 août dernier à l’occasion de la visite du président Emmanuel Macron en Algérie.
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La délégation qui l’a accompagnée est aussi d’un format inédit : 16 ministres, dont quasiment tous les poids lourds du gouvernement français, ont fait le déplacement.
Avant de quitter Alger, Mme Borne a été reçue par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, audience à l’issue de laquelle elle a assuré que l’Algérie et la France ont « avancé » dans la concrétisation du « partenariat renouvelé ».
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« J’ai le sentiment qu’ensemble, nous avons avancé et que le CIHN nous a permis de poser les fondements d’un partenariat renouvelé, inscrit dans la durée et qui profitera à nos jeunesses », a-t-elle déclaré.
La tenue du CIHN (Comité intergouvernemental de haut niveau), pour la première fois depuis 5 ans, est en elle-même un signe que l’Algérie et la France sont déterminées à tourner la page des épisodes de brouille.
« Notre coopération est essentielle. Nous la mettons au service de nos deux pays », a ajouté la Première ministre française.
La réunion du CIHN a eu lieu dimanche et a été co-présidée par Elisabeth Borne et son homologue algérien Aïmene Benabderrahmane. Elle a été suivie de la signature de plusieurs accords dans les secteurs de l’industrie, de l’éducation, de la technologie et de la culture, ainsi que des déclarations d’intention dans les domaines de l’économie, du tourisme, du travail, de l’agriculture, de l’enseignement supérieur… Ce qui constitue un premier pas dans la concrétisation de la Déclaration d’Alger.
Algérie – France : complémentarité
Tout au long de la visite, la question du litige mémoriel, désormais entre les mains des historiens comme convenu en août dernier, a été soigneusement évitée, du moins publiquement. Les deux parties ont axé sur les domaines définis dans la Déclaration d’Alger comme des secteurs prioritaires qui peuvent porter le partenariat vers l’avant.
La question des visas a été évoquée par M. Benabderrahmane, qui a clairement plaidé pour la généralisation des facilitations accordées à certaines catégories pour « faciliter le contact entre les familles ».
« Le partenariat d’exception auquel nous aspirons ne doit pas buter sur des difficultés faciles à dépasser, comme la question de la délivrance des visas », a déclaré le Premier ministre au cours de la réunion du CIHN.
Même si aucune annonce officielle dans le sens d’un allègement des restrictions n’a été faite, Mme Borne avait révélé dans un entretien à TSA publié dimanche 9 octobre que 85.000 visas ont été accordés aux demandeurs algériens jusqu’à fin août dernier, alors que les restrictions sur les voyages pour cause de crise sanitaire étaient toujours en vigueur.
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L’autre étape marquante de la visite de Mme Borne est la tenue ce lundi d’un forum d’affaires algéro-français, organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, sous le thème également inspiré de la Déclaration d’Alger : « Algérie – France : pour un partenariat économique rénové ».
Des dirigeants d’entreprises françaises ont accompagné Elisabeth Borne dans son voyage qui intervient après une longue période de recul des opérateurs français sur le marché algérien au profit des investisseurs chinois et turcs notamment.
Le forum, auquel ont assisté 70 entreprises françaises, vise à « aller de l’avant vers le développement d’une nouvelle conception de la coopération économique » et « un partenariat solide reposant sur la complémentarité et l’intérêt commun », a indiqué M. Benabderrahmane à l’ouverture des travaux.
En face, Mme Borne a assuré que les entreprises françaises étaient « prêtes à participer » au mouvement de diversification de l’économie algérienne et à « contribuer à l’amplifier”.
La visite de Mme Borne a été aussi marquée par des haltes symboliques et des échanges informels, avec notamment les élèves du lycée français d’Alger.
A l’issue de la réunion du CIHN, elle a remis à son homologue algérien une collection d’anciennes pièces de monnaie.