Madjid Bougherra n’est pas surpris par l’échec subi par la sélection nationale en terre gabonaise lors de la CAN 2017.
« Cette déroute à la CAN 2017 était prévisible. L’EN était atteinte moralement depuis le match contre le Cameroun. L’arrivée de Leekens n’a pas changé quelque chose. Il faut un sélectionneur qui a du charisme, qui sait s’imposer dans le groupe, d’imposer sa philosophie de jeu, sa façon de voir le football, qui va être le maitre à bord, un peu à la Vahid qui nous poussait à travailler, à nous surpasser en changeant constamment le onze rentrant. Les joueurs de l’EN ont l’envie et les qualités, mais ils aiment avoir un maître à bord, sentir qu’il y a un entraîneur qui ne se laisse pas faire, qui impose une concurrence, qui leur impose de faire des efforts. Notre génération était mûre, celle d’aujourd’hui a besoin d’un maître à bord, qui sait fédérer le groupe. Le charisme, c’est très important, surtout pour cette équipe. Si j’étais sélectionneur, j’aurais préparé cette CAN 2017 au Sénégal. C’est un beau pays où on peut jouer des matches amicaux contre des pays voisins », a expliqué Bougherra, hier soir, lors de l’émission « C’est vous l’expert » de La Gazette du Fennec, tout en précisant qu’il ne regrette nullement d’avoir intégré le staff technique de l’EN avant cette CAN 2017 en qualité de coordinateur.
« Je ne regrette rien et j’en suis fier. J’ai pris, certes, un risque. C’était une demande de Raouraoua et j’ai dit oui par amour à cette équipe nationale. Je n’avais aucune intention de continuer, car ce rôle de coordinateur, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse. Je sais que je ne vais pas apprendre beaucoup avec ce rôle de coordinateur. C’était provisoire. C’était un petit stage pour moi. Ça m’a permis de voir comment se prépare une CAN à travers un staff technique », a précisé l’ancien capitaine des Verts, convaincu que la génération actuelle est capable de gagner la CAN.
« Cette EN peut remporter la CAN »
« Avec une équipe comme ça, on peut remporter la CAN. C’est une question de mental avant tout. En Afrique, c’est le meilleur groupe qui gagne, pas la meilleure équipe. Techniquement, on a une équipe au-dessus de la moyenne qui marque toujours des buts. Le problème, c’est qu’on en concède. Tactiquement, on ne fait pas des efforts comme avant, ça pose problème. On dit qu’on a une mauvaise défense, ce qui n’est pas le cas. Si tout le monde défend au même temps, et si on met un bloc à la perte du ballon, ce sera dur de nous faire bouger. Tout ira bien si tout le monde fait l’effort défensivement et offensivement. Il faut que l’entraîneur s’appuie sur deux ou trois cadres sur le terrain. Dans chaque ligne, il faut un joueur expérimenté, avec un charisme. Depuis mon départ, et ceux des Halliche, Yebda et autre Djebbour, on n’a plus ces leaders sur le terrain. Les leaders sont très importants. Derrière, on a Medjani et Halliche. Pour moi, Halliche n’est pas fini. Au milieu, on a de très bons joueurs, il manque quelqu’un d’expérimenté comme Yebda par exemple. Devant, on a Slimani », a indiqué Bougherra, qui espère que l’EN renverse la vapeur dans les éliminatoires du Mondial 2018.
« Pour le Mondial, il ne faut pas se mentir, ça va être difficile, mais mathématiquement, c’est possible encore. Si on réussit une remontada et on se qualifie, ce sera magnifique. Ces jeunes aiment leur pays, il faut leur faire confiance. Dés qu’on aura un bon entraîneur, ils vont rebondir », dira l’ancien défenseur central de l’EN, qui aspire à devenir sélectionneur national à l’avenir. « Je vais travailler dans un premier temps au Golfe pour mûrir. Je veux bien prendre l’EN comme entraîneur en chef. C’est quelque chose qui me tient à cœur. Je passerai peut être par les U23 d’abord. J’ai déjà en tête mon staff. Mesbah fera un bon adjoint et Benhamou un bon entraîneur des gardiens de but », a avoué le « Magic », devenu adjoint de Djamel Belmadi à Lekhwiya et entraîneur des U23.
« Je veux faire comme Zidane »
« Je connais bien ce club de Lekhwiya. C’est un club qui fonctionne à l’européenne. J’ai beaucoup à apprendre aux côtés de Belmadi. Je veux faire comme Zidane. C’est un exemple, c’est quelqu’un de très discret, qui s’est formé, qui a dirigé l’équipe réserve tout en passant ses diplômes au même temps. Il est passé adjoint avant de devenir entraîneur en chef. J’essaye de suivre son cursus. Aujourd’hui, le rôle de l’entraîneur, c’est un peu du management. Il faut savoir parler aux joueurs, leur expliquer bien les choses. Je vais me servir de mon passé de joueur. Il faut être honnête et transparent, dire les choses honnêtement, partir du principe que personne n’est titulaire, ne pas avoir peur des remplaçants, mettre constamment une pression sur les joueurs pour qu’ils ne se relâchent pas », a-t-il souligné.