Encore une fois, le plus algérophobe de tous les MAE marocains n’a pas pu résister à l’irrépressible besoin obsessionnel de s’attaquer à l’Algérie lors du dernier sommet virtuel du mouvement des non-alignés.
La simple évocation, par le président algérien, de la situation dans les territoires occupés en Palestine et au Sahara occidental, a exaspéré et mis en transes le cerbère monomaniaque du « parachèvement de l’intégrité territoriale », concept fumeux et scélérat qui est synonyme, en l’occurrence, d’expansionnisme débridé et d’occupation illégale du territoire non autonome du Sahara occidental.
Dans sa rage, à peine contenue, Bourita s’est pris lamentablement les pieds dans le tapis en osant, crânement et avec une totale mauvaise foi, substituer au principe cardinal et fondateur des non-alignés relatif au droit à l’autodétermination des peuples sous occupation étrangère, une référence hors de propos relative au séparatisme. Il est communément admis que ce dernier s’entend comme mouvement sécessionniste qui se déploie à l’intérieur des frontières internationalement reconnues des États.
Bien entendu, et n’en déplaise au chef de la diplomatie marocaine, cette situation particulière ne s’applique en aucune manière au Territoire non autonome du Sahara occidental dont la CJUE a statué, de manière irréfragable, qu’il est définitivement distinct et séparé du territoire du royaume du Maroc et que ce dernier n’y exerce aucune forme de souveraineté même s’il y implante sa population civile en violation flagrante du droit international humanitaire et du droit pénal international.
Pour sortir le ministre de son égarement exalté et lui rafraîchir la mémoire, il suffit de lui rappeler que la Cour Internationale de Justice avait arbitré en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui (avis consultatif du 16 octobre 1975) et que la résolution 34/37 adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU, le 21 novembre 1979, avait reconnu le Polisario comme représentant légitime du peuple du Sahara occidental.
D’ailleurs, le 18e Sommet des Non-Alignés qui s’était tenu à Bakou, en Azerbaïdjan, les 25 et 26 octobre 2019, en présence d’une forte délégation marocaine, avait réaffirmé, avec force, la validité et la pertinence des principes du Mouvement et ses positions concernant le droit à l’autodétermination des peuples sous occupation et domination étrangère.
Adressant le conflit du Sahara occidental, le document final du Sommet avait souligné, dans son paragraphe 546, que les chefs d’État et de Gouvernement ont réaffirmé la poursuite de leur soutien ferme aux efforts du Secrétaire General des Nations unies et de son envoyé personnel pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
À travers cette énième sortie de route du ministre marocain, il est loisible à tout un chacun de relever, qu’à travers cette stratégie de la tension continue avec son voisin de l’est, le Maroc nourrit le rêve fantasmatique (et qui ne se réalisera jamais) de voir l’Algérie s’interdire, un jour, une prise de position de principe sur la question du Sahara occidental qui, en plus d’être une cause juste, est un abcès de fixation qui interpelle directement ses intérêts de sécurité.
Cette cécité politique de la part des tenants de cette tactique de la provocation et de l’invective n’apportera que des déconvenues à ceux qui espèrent nous réduire au silence.
En affirmant, niaisement, que le Front Polisario est un mouvement séparatiste, comment ce ministre peut-il expliquer à son peuple que les autorités de son pays ont accepté de signer avec ce mouvement un accord militaire consécutivement au cessez-le-feu de 1991 et qu’elles acceptent de s’asseoir avec lui, à la même table de négociations, depuis 1997 à l’occasion de la relance du processus de paix avec la nomination de James Baker, ancien Secrétaire d’État américain, comme envoyé personnel pour le Sahara occidental.
Plus grave que la dénaturation malhonnête de la réalité sur la question du Sahara occidental, le ministre marocain s’est permis un grave écart de conduite diplomatique en accusant l’Algérie d’alimenter la « déstabilisation régionale » et de « détourner ses ressources » à cette fin.
Ces propos irresponsables et infondés sont une incursion inacceptable dans les affaires intérieures d’un État souverain qui pourrait, s’il devait s’abaisser au niveau de ce responsable marocain, lui rappeler quelques vérités amères sur la captation systémique des richesses de son pays par un système organisé de népotisme et de privilèges alors même que selon le dernier rapport du PNUD sur le développement humain, le Maroc se classe en bon dernier en Afrique du Nord , à la 121e place, derrière la Libye en guerre (et derrière la Palestine occupée !).
S’agissant de la déstabilisation régionale, ceux qui ont tout essayé pour faire dérailler le processus d’Alger sur la paix et la réconciliation au Mali qui a consacré le leadership régional de l’Algérie en tant qu’exportateur de sécurité et de stabilité et ceux dont les accointances en pointillé pointent un rôle trouble avec un groupe terroriste qui avait fait de l’Algérie sa cible principale, devraient tourner sept fois leur langue dans la bouche avant de débiter de telles balivernes pétries de mauvaise foi.
Comme disait Machiavel, la mauvaise foi est toujours nécessaire à quiconque veut d’un état médiocre s’élever au plus grand pouvoir.
*Contribution. Tewfik B est ancien Cadre supérieur à la retraite
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