Dans son discours lu à l’ouverture de la rencontre walis-gouvernement ce mercredi matin, le président Abdelaziz Bouteflika a multiplié les messages politiques.
« Si certains réduisent les enjeux du présent et de l’avenir au changement et à la succession des responsables et des personnes, et entreprennent, pour des raisons obscures, de propager cette idée, vous savez, vous qui êtes sur le terrain, à relever au quotidien les défis sécuritaires et socio-économiques, que l’enjeu est beaucoup plus grand », a déclaré le président, répondant sans doute à ceux qui s’opposent à son éventuelle candidature pour un cinquième mandat à la tête du pays.
Il a parlé d’« aventuristes » qui « promeuvent la culture de l’oubli, du déni et de la négation » et qui « ne sauront jamais des forces de construction et d’édification », car, selon lui, « bien au contraire, ils dissimulent les faucilles du massacre, qu’ils n’hésiteront pas à utiliser pour faire basculer le pays dans l’inconnu », a-t-il poursuivi.
Pour le président, il est normal « que la stabilité de notre pays soit ciblée par des cercles de prédateurs et de cellules dormantes qui s’acharnent à attenter à sa crédibilité et à la volonté de ses enfants ».
« Les manœuvres politiciennes que nous observons à l’approche de chaque échéance cruciale pour le peuple algérien est la preuve tangible de ces intentions inavouées, qui s’éclipsent dès que notre valeureux peuple leur tourne le dos », a-t-il également affirmé.
Le président a dénoncé « l’atteinte à la stabilité des institutions de l’Etat » qui est, selon lui, « une atteinte à la Constitution et à l’un des piliers de ce pays inexpugnable qui nous réunit et nous protège contre les visées des haineux ». Il a appelé à ce sujet à « l’adhésion autour des institutions de la République et leur défense » pour « barrer la route à toute tentative de leur instrumentalisation pour de funestes visées ou pour leur déstabilisation ».
« Nos concitoyens ne sont découragés ni par les défis ni par les enjeux auxquels ils sont confrontés, mais par les manœuvres infâmes et les manigances dans lesquels certains se positionnent en spectateur guetteur ou en conspirateur, malgré qu’elles ciblent notre peuple et pays », a affirmé Bouteflika.
Ces «manœuvres infâmes » sont, selon Boutelifka, des « attitudes inacceptables » qui obligent « chacun d’assumer sa responsabilité et de s’engager pleinement dans les options politique et économique nationales ou d’en sortir définitivement ». « L’ère des demi-mesures est révolue », a tranché le président.
«Au moment où vous vous attelez d’arrache-pied à la matérialisation des stratégies tracées sur le terrain, nous constatons la propagation, dans la société, de fléaux représentés par des parasites handicapant pour vous et sabordant vos efforts à des fins malveillantes», a affirmé le président s’adressant aux walis.
Ces fléaux sont, selon Bouteflika, « la corruption, le clientélisme et la bureaucratie ». Ces pratiques sont « les maux les plus dangereux à ronger notre société et les plus grands défis auxquels notre pays fait face à l’heure actuelle », selon le président.
Qualifiant les auteurs de ces pratiques d’« éléments dévoyés », le président a appelé à lutter contre eux. « Autant est-il attendu de vous la matérialisation des grands objectifs de notre politique publique, que leur immunisation contre les manœuvres de cette espèce perfide qui n’a cure des souffrances, attentes et aspirations de nos concitoyens, ni des ambitions de notre pays, et qui n’agit que par pur égoïsme et sordides intérêts», a-t-il ajouté.
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