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Bruno Retailleau et l’immigration : la phrase qui choque en France

Le nouveau ministre français de l’Intérieur multiplie les sorties médiatiques sur l’immigration. Après quelques jours seulement en poste, Bruno Retailleau cristallise déjà les critiques contre le gouvernement Barnier.

Ses derniers propos sur l’immigration, l’identité de la France ou encore l’État de droit suscitent un tollé, à gauche mais aussi dans le camp présidentiel.

Il est connu que les politiques s’assagissent et deviennent plus raisonnables une fois au pouvoir. Bruno Retailleau, lui, continue sur sa lancée.

Quand on est en responsabilité, il faut tenir des propos apaisants et éviter les propos clivants, à fortiori quand on est face à l’Assemblée telle qu’elle se présente aujourd’hui”, a réagi l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne aux derniers propos du ministre de l’Intérieur tenus dimanche 29 septembre sur LCI et dans Le Journal du Dimanche (JDD).

Si, je pense que l’État de droit dans une démocratie c’est quelque chose de sacré”, a rectifié Mme Borne sur BFMTV en réponse à Bruno Retailleau qui avait soutenu dans le JDD que “l’État de droit, ça n’est pas intangible, ni sacré“.

C’est un ensemble de règles, une hiérarchie des normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs, mais la source de l’État de droit, c’est la démocratie, c’est le peuple souverain“, a tenté d’expliquer le ministre de l’Intérieur.

L’’État de droit protège notre démocratie”, a réagi pour sa part la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. “Lorsque la situation est tendue, lorsqu’il y a des crises, il ne faut surtout pas remettre en cause l’État de droit“, a-t-elle rappelé, se disant “inquiète” des propos du ministre de l’Intérieur.

France : Retailleau critiqué après ses propos sur l’immigration et l’État de droit 

Bruno Retailleau continue dans son racisme d’atmosphère”, a écrit pour sa part sur X le député de gauche Thomas Portes, reprochant au ministre sa remise en cause de l’État de droit ou encore la stigmatisation des étrangers. C’est du “macro-lepenisme”, a ironisé le parlementaire.

Pour Prisca Thévenot, député de La France Insoumise (LFI), le ministre de l’Intérieur pouvait parler de l’immigration “sans dénigrer les Français qui en sont issus”, d’autant que la langue française “permet de faire la différence entre immigration illégale et légale”. “Ne pas faire la distinction fait le lit du RN”, a-t-elle écrit sur X.

Dimanche sur LCI, le ministre Retailleau a de nouveau réitéré sa position sur l’immigration. “L’immigration n’est pas une chance, donc c’est une fausse générosité d’accueillir quand on n’est pas capables de fournir des logements décents, comme c’est une fausse générosité d’accueillir des individus qui parfois peuvent être dangereux”, a-t-il déclaré.

En réaction, le professeur de droit Olivier Duperon a salué sur X tous ses étudiants “issus de l’immigration”, ses amis et “tous les autres qui vivent légalement et tranquillement sur ce sol”.

Sarkozy soutient Retailleau

« On est plus de 19 millions dans ce pays à avoir au moins un ancêtre immigré. Si Retailleau n’a pas compris pourquoi l’immigration est une chance, c’est qu’il n’a pas compris ce qu’est la France », a réagi sur la plateforme X, Antoine Leaument, député de La France Insoumise (LFI).

Après ses déclarations sur l’immigration et l’État de droit, des appels sont lancés au Premier ministre Michel Barnier pour “recadrer” son ministre de l’Intérieur. Ils émanent notamment de Thomas Portes, de l’écologiste Martine Tondelier et du député MoDem Erwan Balanant. Mais Bruno Retailleau a reçu le soutien de son camp et de l’ancien président Nicolas Sarkozy.

 « En France, dès que quelqu’un veut faire quelque chose sur l’immigration, il est accusé d’être entre Hitler et Laval (…) Oui, je soutiens Monsieur Retailleau ».

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