Une obsession. Alors que la France traverse une crise économique et sociale sans précédent, Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur et candidat à la présidence du parti Les Républicains (LR), fait une fixation sur l’Algérie et l’immigration algérienne.
Même s’il semble avoir reçu une consigne présidentielle d’éviter de nouvelles attaques contre l’Algérie dans un contexte de négociations entre les deux pays pour la reprise du dialogue et la libération de Boualem Sansal, il trouve toujours un moyen de parler de l’Algérie. Toujours en mal et avec des menaces à peine voilées.
Cela a été le cas vendredi dernier, lors d’une réunion publique en Vendée dans le cadre de sa campagne électorale pour la présidence des LR.
Devant un public acquis à son discours, il assume les polémiques, dont les plus graves ont trait à l’immigration “ qui n’est pas une chance” et au “rapport de force” avec l’Algérie, un pays qu’il a attaqué à de nombreuses reprises.
« Chaque polémique m’a servi. Elles m’ont permis de passer par-dessus la tête du petit monde médiatico-politique pour parler directement aux Français. », a-t-il dit, selon des propos rapportés par le journal Le Monde ce lundi 31 mars.
Mieux : Bruno Retailleau estime que les Français sont d’accord avec lui dans son bras de fer avec les autorités algériennes.
« Je ne reconnais à aucun pays un droit de tirage mémoriel », a-t-il dit, avant de commenter la condamnation de Boualem Sansal à 5 ans de prison ferme et 500.000 dinars d’amende jeudi 27 mars par le tribunal de Dar el Beida (Alger).
En Algérie, cet écrivain naturalisé français en 2024, est poursuivi pour “atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, actes susceptibles de nuire à l’économie nationale et détention de vidéos susceptibles de porter atteinte à la sécurité du pays”.
Mais pour Bruno Retailleau, « son tort est sans doute de trop aimer la France, sa langue et d’avoir un avocat juif », dénonce-t-il avant d’en appeler à la libération la plus rapide possible.
Sans surprise, Bruno Retailleau ne s’inscrit pas dans la démarche actuelle d’apaisement entre Paris et Alger. Ils pourraient aussi compliquer la situation de Boualem Sansal, dont le seul espoir de sortir de prison est une grâce présidentielle.
Ses propos sont de nature à compliquer la situation à quelques jours de la visite de Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères. Une visite qui pourrait justement se solder par une libération de l’écrivain franco-algérien…