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Bruno Retailleau se brouille-t-il avec les musulmans de France ?
Politique Par: Merzouk A

Bruno Retailleau se brouille-t-il avec les musulmans de France ?

Source : Facebook Bruno Retailleau
Bruno Retailleau

En plus de l’Algérie, la droite et l’extrême droite française a une nouvelle cible en vue : l’Islam et les musulmans de France. Dans la foulée de la crise franco-algérienne, les débats politico-médiatiques se sont particulièrement focalisés, ces derniers jours, sur cette catégorie de la population française et sur cette religion. La raison ? La volonté du gouvernement d’interdire le voile dans les compétitions sportives.

Si la pratique de l’Islam a toujours été la cible privilégiée de la droite et de l’extrême droite en France, les inquiétudes des musulmans sont de plus en plus grandissantes ces derniers mois. Le journal Le Monde fait un constat inquiétant. Dans un article publié samedi 22 mars, il titre : « Le fossé se creuse entre Bruno Retailleau et les musulmans de France ».

Cité samedi par le journal Le Monde, le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, va jusqu’à évoquer « un climat qui peut rappeler les années 1930 », lorsque « la simple pratique de la religion devient suspecte » et qui intime aux musulmans de « disparaître de l’espace public ».

Bruno Retailleau esquive l’Iftar de la Grande mosquée de Paris

Outre les tenants traditionnels du discours hostile à l’Islam et aux musulmans, les positions du ministre de l’Intérieur et du ministre des Cultes, Bruno Retailleau, aggravent davantage la situation, d’où les inquiétudes des musulmans en France.

Son absence à « l’Iftar des ambassadeurs », organisé mardi 18 mars par la Grande Mosquée de Paris (GMP), suscite des interrogations, d’autant que son prédécesseur, Gérald Darmanin, n’avait raté aucun de ces rendez-vous.

Dans un entretien à TSA, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz a indiqué que « le ministre de l’Intérieur a affirmé qu’il ne se rendrait à aucun iftar, en invoquant la laïcité. C’est sa décision. Ses prédécesseurs en ont jugé autrement ».

Ce justificatif ne semble pas convaincre le responsable de la plus grande institution musulmane de France. « Qu’il ne vienne pas, ça veut dire quoi ? Que tous les autres hommes politiques brisent le principe de la laïcité ? », a enfoncé Chems-Eddine Hafiz dans les colonnes du journal Le Monde.

Les musulmans de France de plus en plus inquiets

Le prétexte de la laïcité, avancé comme explication à l’absence de Retailleau à cet événement, qui n’est aucunement un « geste religieux à proprement parler », selon Hafiz, ne convainc pas en France.

Des médias comme le HuffPost ont rappelé que fin septembre dernier, Bruno Retailleau a effectué une visite à la Grande Synagogue de Paris, pour une cérémonie du souvenir en mémoire des déportés et des victimes de la Shoah. Le 15 décembre, il s’est également rendu à la messe célébrée par le pape François à Ajaccio.

Cette absence survient d’autant plus alors que les débats politico-médiatiques sont particulièrement tournés vers les musulmans et l’islam.

Après s’être violemment attaqué à l’Algérie, en suggérant entre autres de brûler son ambassade à Paris, Louis Sarkozy, fils de l’ancien président Nicolas Sarkozy, verse dans le discours antimusulman, cherchant désespérément à se faire une place dans le paysage politique français.

Après l’Algérie, les musulmans et le voile sont au cœur des débats en France

Sur le plateau de LCI, il a plaidé pour l’interdiction du voile dans le sport « et peut-être même ailleurs, dans le domaine privé », soulignant que « le voile est le symbole même de l’asservissement de la femme ».

En débat face à Raquel Garrido, avocate, chroniqueuse et femme politique, il a même osé proposer d’interpréter des sourates et des hadiths pour étayer ses propos. « Mais vous n’avez aucune autorité en matière d’Islam. À qui vous allez faire croire ça ? », a répliqué Raquel Garrido.

À n’en citer que ces cas, les questions liées à l’Islam, aux musulmans et au voile, en particulier sont revenus en force sur les débats en France, notamment après la nouvelle passe d’armes entre Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation, et Gérald Darmanin, ministre de la Justice, à propos du hijab dans le sport.

Ce débat est remis au goût du jour en France, depuis une dizaine de jours, suite à la proposition de loi venant de la droite au Sénat pour interdire le voile dans les compétitions sportives. Tout comme le dossier de l’Algérie, cette question, qui n’est pas nouvelle en France, n’a également pas manqué de fracturer le gouvernement de François Bayrou.

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