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Budget de l’UA : l’Algérie veut une répartition équitable des contributions financières

Budget de l’UA : l’Algérie veut une répartition équitable des contributions financières

L’Algérie veut une répartition plus équitable des contributions financières entre les États membres de l’Union africaine (UA).

« La réforme de la gestion administrative et financière de notre organisation doit accorder une grande importance à la rationalisation des dépenses surtout que nous voulons affirmer l’autonomie financière de notre Union. Nous appelons à une révision du barème des contributions des États membres », a lancé le premier ministre Ahmed Ouyahia, samedi 17 novembre, à l’ouverture des travaux du 11esommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, en Éthiopie.

Et d’ajouter : « L’Algérie a toujours donné l’exemple par sa disponibilité et sa régularité en matière de payement de ses obligations financières, mais elle considère qu’une répartition plus équitable des contributions financières entre les États membres est aussi un élément important de la réforme à laquelle nous sommes attelés ».

Un sommet consacré à la réforme institutionnelle de l’Organisation panafricaine. L’Algérie, qui figure parmi les 32 États fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963, devenue Union africaine, en 2002, fait partie du groupe de pays qui contribuent le plus au budget de l’UA.

Il s’agit, en plus de l’Algérie, de l’Égypte, du Nigeria, du Maroc et de l’Afrique du Sud. Pour l’exercice 2018, ces pays participent équitablement avec la somme de 36,7 millions de dollars chacun.

À eux seuls, ils couvrent 48% du budget de l’Union africaine assuré par les États, l’équivalent de 183,9 millions de dollars (sur 318,2 millions de dollars). En fait, le budget de l’Union africaine est couvert par la contribution des États et par les partenaires internationaux. Pour 2018, ces partenaires ont versé 451,1 millions de dollars, c’est-à-dire plus que tous les 55 États membres réunis. D’où probablement les inquiétudes algériennes par rapport à « l’autonomie financière » de l’UA.

« Répartition équitable de la charge »

En juin 2015, la Conférence de l’UA a adopté un nouveau barème des contributions pour les exercices 2016, 2017 et 2018. Elle a divisé les pays membres en trois niveaux : le premier est celui dont les pays ont une croissance annuelle du PIB supérieur à 4% ; le deuxième est celui dont les pays ont une croissance annuelle comprise entre 1 à 4% et le troisième pour les pays ayant une croissance annuelle égale ou inférieure à 1% (Les trois quarts des États membres de l’UA).

En janvier 2017, la Conférence de l’UA a décidé de réviser le barème des contributions selon les principes de « l’aptitude à payer, de la solidarité et de la répartition équitable de la charge afin d’éviter une concentration de risques ».

Les barèmes devraient être révisés en 2019 dans des conditions qui restent encore imprécises. En juillet 2016, lors du 27e sommet de l’UA à Kigali, il a été constaté qu’au moins 30 États membres étaient défaillants ou partiellement défaillants dans le payement de leurs contributions annuelles.

En règle générale, 60 à 67% des contributions sont payées par les États. Une décision a été prise par les chefs d’États et de gouvernements pour « rendre le financement fiable et prévisible, de réduire la dépendance vis-à-vis des partenaires étrangers et d’atténuer la pression exercées sur les États membres ».

L’UA s’inquiète surtout pour le financement des opérations de maintien de la paix. Théoriquement, un prélèvement de 0,2% sur tous les biens admissibles importés sur le continent est prévu (depuis 2017) pour soutenir les programmes et les opérations de maintien de la paix. Un fonds pour la paix doit être alimenté en partie par ces prélèvements. Cette mesure ne semble pas être respectée par les États membres de l’UA.

Les opérations de soutien ou de maintien à la paix en Afrique sont souvent financées par l’ONU, l’Union européennes et d’autres organisations ou fondations internationales.

L’Algérie, qui dit vouloir défendre « une organisation continentale pensée et promue par les Africains et pour les Africains », craint donc que la question du financement devienne un autre moyen de pression sur l’UA.

Une organisation qui peine déjà à prendre en charge et à gérer convenablement les conflits et tensions en Afrique (Libye, Somalie, Centrafrique, RDC, etc). « L’Union africaine doit, naturellement, demeurer sous le contrôle souverain des États membres et ses mécanismes ont la charge de mettre en œuvre les décisions et les politiques arrêtées par les instances délibérantes », a déclaré Ahmed Ouyahia.

 

 

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