L’Algérie joue ce mardi soir son deuxième match des éliminatoires pour le Mondial 2022 au Qatar. Elle affronte à Marrakech la sélection du Burkina Faso, l’autre favori du groupe A.
La rencontre s’annonce décisive et la défaite est interdite pour les deux équipes, à égalités de points après leurs victoires respectives jeudi 2 septembre face à Djibouti (8-0) et au Niger (0-2). Au décompte final, seule la première place comptera pour jouer le dernier tour, celui des barrages directement qualificatif au mondial qatari.
Même s’il n’a pas cessé de dire que les Étalons sont tout aussi favoris que les Verts, le sélectionneur Djamel Belmadi n’a pas caché ses ambitions avant le départ au Maroc en déclarant que l’objectif était de revenir avec les trois points.
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Le groupe a les moyens de le faire et toutes les conditions sont réunies pour réaliser un bon résultat. L’équipe carbure bien depuis près de trois ans (aucune défaite en 28 matchs) et l’effectif est au complet.
Le capitaine Riyad Mahrez est en forme en ce début de saison ainsi que Slimani qui a marqué 4 buts face à Djibouti jeudi 2 septembre et Said Benrahma qui fait un début de saison remarquable avec son club West Ham en Angleterre.
Les Algériens ont en outre un atout inespéré, celui d’éviter de jouer dans les conditions que l’on connait de l’Afrique subsaharienne. La non-homologation du stade de Ouagadougou a amené la FIFA à délocaliser la rencontre au Maroc dont les conditions sont plus proches de celles de l’Algérie que de celles du Burkina Faso.
L’unique inquiétude, liée à d’éventuelles répercussions des tensions politiques entre l’Algérie et le Maroc, n’a plus lieu d’être, puisque les camarades de Riyad Mahrez ont trouvé un accueil chaleureux à Marrakech et ont été mis dans de bonnes conditions à leur arrivée dans la ville ce lundi. Il leur reste à se concentrer sur le match et continuer sur leur lancée.
Belmadi le sait, le Burkina Faso n’est pas Djibouti. Les Étalons ont appris ces dernières années à jouer dans la cour des grands d’Afrique, atteignant notamment la finale de la CAN en 2013.
La même année, ils ont raté d’un cheveu la qualification au mondial brésilien après une courte défaite face à l’Algérie justement à Blida (1-0). Au match aller, les Burkinabés l’avaient emporté sur le score de 3 à 2.
Les Verts avaient sué sur l’ensemble des deux matchs et ont pu compter sur leur capitaine Madjid Bouguerra, auteur d’un but chanceux au match retour. Pour l’histoire, c’est aussi face à l’Algérie que l’équipe du Burkina a commencé à briller sur le continent.
Les Étalons avaient battu les Verts (2-1) au premier tour de la CAN-1998 organisée chez eux et au cours de laquelle ils ont atteint la demi-finale, réalisant leur première grande performance lors d’une compétition officielle.
La dernière belle performance du Burkina Faso reste la troisième place arrachée à la CAN-2017. Pour l’édition suivante, celle de 2019, ils n’ont pas réussi à se qualifier. Ils seront néanmoins présents à la CAN-2021 (en janvier 2022) après avoir terminé premiers d’un groupe composé du Malawi, de l’Ouganda et du Soudan du Sud.
Une différence de niveau, mais…
Le match de ce soir se présente donc entre le tenant du titre de la dernière CAN et une équipe qui n’y a même pas pris part. Et ce n’est pas l’unique déséquilibre.
L’Algérie, dont la priorité est de se qualifier au Mondial 2022, est 30e au classement FIFA pendant que le Burkina n’est que 62e. Les Mahrez, Mbohli, Bensebaini, Bounedjah, Bennacer et autres n’ont pas perdu pendant presque trois ans et les Étalons, avant de battre le Niger le 2 septembre à Niamey, restaient sur deux revers face au Maroc et à la Côte d’Ivoire, en juin dernier en amical.
Enfin, et ce n’est pas moindre des différences, l’Algérie compte des joueurs évoluant dans les plus grands championnats du monde (Mahrez, Benrahma, Bensebaini, Slimani, Bennacer, Delort, Oukidja) tandis que les meilleurs Burkinabés jouent dans les championnats africains (notamment au Maroc, ce qui explique peut-être le choix de ce pays pour abriter les matchs des Étalons à domicile), en Roumanie et certains championnats européens peu cotés (Chypre, deuxième division française…).
La différence de niveau et le prestige de l’Algérie pourraient constituer une motivation supplémentaire pour les joueurs du Burkina, en plus de l’enjeu.
L’entraîneur Kamou Malo croit en tout cas en les chances de son équipe. « Pouvoir jouer contre une nation plus forte que nous sur papier est très excitant. Cependant, le ballon est rond pour tout le monde et puis un match de foot se joue sur un terrain. On ne part pas comme favoris mais on a nos armes. Nous voulons être à la Coupe du Monde, ça passe nécessairement par un gros match », a-t-il déclaré aux médias de son pays.
Oui, un match se joue sur le terrain et ça, Belmadi aussi le sait. Sa déclaration d’avant-match démontre qu’il prend très au sérieux cette confrontation.
« Cette équipe n’a pas de mystère pour nous, en tout cas dans l’observation, dans l’analyse des différentes lignes, leur philosophie, leur système. Tout ça on l’a analysé, après quand on arrive sur le terrain, ça reste autre chose. On a préparé le match au moins aussi bien que d’habitude, voire mieux », a assuré lundi le coach des Verts avant le départ de la délégation au Maroc.
Il sait aussi et surtout qu’il s’agit d’un match couperet dont les points pèseront très lourd dans le décompte final et qu’une victoire permettra aux Verts de faire un grand pas vers la qualification au tour des barrages, tandis qu’une défaite leur compliquera la tâche.