Société

Caftan : une couturière algérienne harcelée par des Marocains à la Foire de Paris

Dans leur tentative de s’accaparer le patrimoine algérien, les Marocains ne reculent désormais devant rien. Ce qu’ils ont fait subir à la couturière algérienne, Lina Boussaha, qui a exposé ses beaux caftans, gandouras constantinoises et karakou à la Foire de Paris Porte de Versailles (1ᵉʳ – 12 mai), dépasse les limites.

Dans cette quête effrénée d’obtenir ce qui ne leur appartient pas, les Marocains glissent dangereusement de l’intimidation vers les menaces contre les couturiers, artisans et les cheffes algériens. « J’ai reçu un flot de menaces depuis samedi », témoigne la jeune couturière de 31 ans à TSA, ce dimanche 5 mai.

Tout a commencé avec des visites intéressées de son stand par des femmes et des hommes qui prenaient des photos, sans acheter. La couturière commence alors à recevoir des menaces sur son compte Instagram.

La couturière algérienne Lina Boussaha à la Foire de Paris

La diffusion d’une vidéo sur le stand Algérie à la Foire de Paris par l’influenceur algérien Iyas à accélérer la colère des Marocains. « Ils sont venus voir mes caftans. Ensuite, les menaces ont commencé. Sur mon compte Instagram, ils m’ont demandé d’enlever les caftans sinon ils vont me dénoncer à l’administration de la Foire. J’ai refusé », raconte-t-elle à TSA.

Origine du caftan : une couturière algérienne menacée par des Marocains

Les Marocains sont ensuite passés à l’acte pour déposer une requête auprès de la direction de la Foire de Paris et demander le retrait des caftans de la couturière algérienne. Des responsables de la Foire sont ensuite allés discuter avec la couturière constantinoise. « Ils sont venus, le responsable du stand Algérie leur a expliqué de quoi s’agissait-il, c’est-à-dire que le caftan n’est pas marocain, et que les Marocains ont pris l’habitude d’agir de cette façon contre les artisans algériens », explique Lina qui montre les captures d’écran des menaces, intimidations et les vulgarités qu’elle a reçues en moins de 24 heures de la part des Marocains.

L’affaire fait grand bruit et des responsables de l’ambassade d’Algérie à Paris sont dépêchés sur les lieux pour rassurer la couturière qui n’a rien compris à la demande des Marocains.

« Le caftan est d’origine turque. Il a été développé en Algérie. Le premier caftan a été fait et brodé dans ma ville, Constantine. Avec le temps, nos artisans ont créé des caftans en leur ajoutant des touches de modernité en fonction de ce que nous avons comme vêtements et autres pour les confectionner », développe Lina.

Cette affaire rappelle celle de la célèbre cheffe algérienne Sherazade qui provoqué la fermeture du stand dédié au Maghreb aux Galeries Lafayette de Rosny 2 dans la région parisienne, en février, après une mobilisation des Marocains qui l’ont accusé d’avoir exposé le Sellou, un plat culinaire maghrébin qu’ils considèrent comme faisant partie de leur patrimoine.

L’exposition de la couturière algérienne Lina Boussaha à la Foire de Paris

À la Foire de Paris, les Marocains, qui, ont tenté de fermer le stand de la couturière algérienne, sont partis bredouille. Lina Boussahi, qui, a reçu le soutien de l’ambassade d’Algérie, a tenu bon, avec un beau succès de ces produits. « J’ai pratiquement vendu tous mes caftans », affirme Lina Boussahi, 31 ans, couturière depuis son jeune âge. « J’ai toujours aimé faire ce métier. Aujourd’hui, j’ai un atelier à Constantine. Je fais des caftans en forme de robe. Tout est fait à la main », explique-t-elle.

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