Sur les routes algériennes, le danger est partout. En plus des comportements dangereux des chauffards et de la mauvaise qualité de la chaussée, un autre phénomène vient compléter la liste des dangers pour les automobilistes.
C’est le phénomène du caillassage qui touche notamment les trains, mais il cible aussi les véhicules sur l’autoroute Est-Ouest. Un automobiliste ayant emprunté l’autoroute Est-Ouest a livré un témoignage inquiétant, mercredi 7 juillet, sur la page Info Trafic.
Il a affirmé avoir été l’objet d’une attaque par lancer de pierres alors qu’il était au volant de son véhicule et se dirigeait vers Oran, au lieu-dit Adja dans la commune de Khemis Miliana (Ain Defla).
L’automobiliste a eu la vie sauve et les pierres qui l’ont ciblé ont eu des impacts sur le toit de la voiture, mais ça aurait pu être pire. Les pierres auraient pu tomber sur son pare-brise et provoquer un accident qui peut être mortel. L’automobiliste a lancé un appel aux automobilistes leur demandant de faire attention en empruntant cette partie de l’autoroute. Selon lui, les pierres ont été lancées à partir d’une passerelle qui enjambe l’autoroute Est-Ouest.
Dans sa vidéo qu’il a tournée sur le chemin du retour vers Alger, l’automobiliste a interpellé les autorités afin de sévir contre ce genre d’agressions qui pourraient avoir des conséquences autrement graves.
Les trains, une cible privilégiée des caillasseurs
Ce phénomène de caillassage pénalise particulièrement la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), dont les trains sont régulièrement la cible de jets de pierres, à l’entrée des villes des banlieues est et ouest d’Alger. Mais aussi les trains des grandes lignes qui desservent l’est et l’ouest du pays.
Le 6 juillet, les cheminots ont observé un arrêt de travail en signe de protestation après une attaque contre un train. Ce jour-là, la SNTF a rapporté que des jets de pierres ont ciblé le train en provenance d’Oran vers Alger (Coradia). Le train en provenance d’El Affroun vers Alger (train de banlieue) a été également caillaissé au niveau de la localité de Birtouta (Alger).
Le 15 mai, la SNTF déplorait « des comportements inadmissibles de la part de jeunes adolescents qui s’en étaient pris aux trains par un caillassage ayant causé des bris de plusieurs vitres et des dommages importants ».
La SNTF annonçait par la même occasion que des poursuites allaient être engagées contre les agresseurs identifiés grâce aux caméras de surveillance qui équipent les trains.
En mars 2018, le nouveau train Coradia Alger/Oran avait été attaquée par lancer de pierres peu de temps après sa mise en circulation.
Les trains actuellement en circulation présentent l’avantage de disposer d’un double-vitrage de sorte que l’impact est beaucoup moins fatal sur les passagers et sur les conducteurs. Mais c’est le matériel qui en prend un coup, sans compter les frayeurs provoquées aux passagers qui ne se sentent pas en sécurité dans les trains.
Malgré les poursuites et les appels lancés par la SNTF au civisme pour préserver les trains et les installations ferroviaires « qui sont la propriété de tous les Algériens », le fléau persiste.
Avec les incidences financières qui en découlent. En 2014 déjà, la SNTF tirait la sonnette d’alarme : « Les vitres des trains sont régulièrement remplacées par des vitres blindées importées pour protéger les voyageurs. Mais, l’entreprise ne peut indéfiniment remplacer ces vitres ».
Des études sociologiques devraient éclairer sur les motifs de tels actes. Le phénomène n’est malheureusement pas nouveau. À l’époque des trains roulant au Diesel, des drames étaient fréquemment enregistrés, touchant à la fois les conducteurs et les voyageurs.
Avec leurs fenêtres et portes usées et se refermant à peine, ces trains au confort aléatoire étaient une cible facile pour les caillasseurs, souvent des adolescents.
