La wilaya de Bejaia a décidé d’interdire la circulation des poids lourds dans la journée dans le cadre des mesures prises à l’occasion de la saison estivale, et ce du 30 juin au 30 août, soit deux mois.

La mesure concerne les RN 9 et RN 43, entre 09 h 00 du matin et 21 h 00. Elle touche les camions de plus de 5,5 tonnes. La décision est appliquée aussi pour la RN 26 et la RN 12 entre Takrietz et El Kseur, où la circulation routière est infernale même en dehors de la saison estivale.

La décision d’interdire la circulation des poids lourds sur deux principaux axes routiers qui relient Bejaia à Sétif et Jijel sera lourde de conséquences pour l’économie de la région.

La ville de Bejaia abrite l’un des plus grands ports d’Algérie et le complexe agroalimentaire de Cevital. Pour les entreprises et les camionneurs de la région, la mesure aura impact négatif sur leurs activités, et va aggraver les conditions, déjà précaires, de la circulation automobile durant la nuit.

D’autant que les gains économiques de la saison estivale sont dérisoires. Les estivants qui affluent sur les plages de la région sont généralement des jeunes qui passent la nuit dehors dans des conditions catastrophiques. Chaque jour à l’aube, on trouve de nombreuses personnes allongées sur à même le sol près des plages. À cela s’ajoute un flux considérable de motos qui constitue un danger permanent pour les motards et les automobilistes.

La décision d’interdire la circulation des poids lourds dans la journée illustre l’insuffisance du réseau routier de cette wilaya, mal desservie. Les principaux axes routiers de cette wilaya sont saturés. La circulation, déjà très difficile en dehors de l’été, devient infernale durant la saison estivale.

Bejaia : un réseau routier obsolète et dépassé

Les plages de cette wilaya sont prises d’assaut dès les premiers jours de l’été et des bouchons interminables se forment quotidiennement sur les deux principaux axes qui la relie à l’est à et l’ouest du pays.

Sur la RN 9 qui relie Bejaia à Sétif, la circulation routière est infernale, notamment entre Tizi N’béchar et Souk el-Tenine et à Tichy.

Entre Tizi N’Bechar et Souk el-Tenine, des bouchons interminables se forment quotidiennement surtout en été, à cause du flux important d’estivants qui provient des villes de l’intérieur du pays comme Sétif, M’sila, Batna, Bordj Bou Arreridj, et parfois même du sud du pays.

Sur cette section de 40 km, la circulation se fait toujours à double sens. C’est la seule partie de la RN 9 qui n’a pas bénéficié d’un projet de dédoublement. Les automobilistes sont obligés de traverser plusieurs villes comme Kherrata, Bordj Mira, Darguina, Ait Anane et Souk el-Tenine.

Les demandes de lancer le projet de dédoublement de cette section qui traverse un terrain fortement accidenté n’ont pas reçu l’avis favorable des autorités en raison du coût du projet évalué à près de 43 milliards de dinars. Lors de sa dernière visite à Bejaia, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhadar Rekhroukh, a pris l’engagement d’inscrire ce projet pour obtenir les financements nécessaires. En attendant, les automobilistes de cet important axe routier continuent de souffrir.

Pour faire le trajet Kherrata – Bejaia sur une soixantaine de kilomètres, il faut parfois plus de 4 heures, surtout en été.

Autre point noir de la circulation sur la RN 9, la ville de Tichy où règne une anarchie indescriptible durant la saison estivale, en matière de circulation automobile. La traversée de cette station balnéaire peut prendre des heures en raison des stationnements anarchiques et du flux important de véhicules.

Pour les RN 12 et 26, qui relient Bejaia à Alger, des bouchons interminables se forment chaque jour entre El-Kseur et Takrietz où la circulation se fait toujours à double sens. Le retard pris dans la réalisation de la pénétrante autoroutière de Bejaia pénalise l’économie de la région et affecte les conditions de mobilité des habitants et des visiteurs de la région.