Politique

Campagne pour la présidentielle : présence timide de la diaspora algérienne

On en parle abondamment pendant toute l’année et curieusement moins durant la campagne électorale d’une échéance aussi importante que l’élection présidentielle du 7 septembre prochain.

Les préoccupations de la diaspora algérienne ne sont pas très présentes dans une campagne dominée jusque-là par l’enjeu de la participation, les questions économiques et sociales internes et accessoirement par certains chauds dossiers internationaux, comme Gaza et le Sahara occidental.  

La diaspora et ses préoccupations auraient dû figurer en bonne place dans la thématique des candidats pour la présidentielle algérienne du 7 septembre.

La diaspora algérienne, un sujet relégué au second plan 

A cause du poids électoral des Algériens de l’étranger évidemment, mais aussi de la multitude de problèmes auxquels ils font face, particulièrement en cette période de l’année qui coïncide avec la saison estivale et les déplacements massifs au pays. 

Le député MSP de la communauté nationale établie à l’étranger, Abdelouahab Yagoubi, a tenté de mettre le sujet au cœur de la campagne en dévoilant la teneur d’une lettre adressée cet été au président de la République Abdelmadjid Tebboune à propos de la possibilité pour les Algériens de rentrer au pays avec une simple carte d’identité. 

En mai dernier, les autorités algériennes ont décrété une mesure salutaire en supprimant l’obligation de présenter un passeport valide pour les Algériens de l’étranger. La mesure est toutefois momentanée.

À compter du 31 octobre prochain, la carte nationale d’identité biométrique et électronique (CNIBE) ne sera plus suffisante pour franchir les frontières du pays pour les nationaux venant de l’étranger.

La perspective de l’expiration du délai de la dérogation constitue une préoccupation majeure pour une partie des expatriés algériens, d’autant plus que la question est directement liée à la qualité de service et d’accueil dans les consulats d’Algérie à cause de la forte affluence pour le renouvellement des documents biométriques. 

La question n’est toutefois pas très présente dans la campagne présidentielle algérienne.

Pas plus que l’autre sujet de l’heure, soit les conditions de déplacement au pays pendant la saison estivale marquée notamment par le chamboulement du programme des traversées maritimes d’Algérie Ferries, le blocage à plusieurs reprises de centaines de voyageurs dans des ports étrangers et le manque de places dans les avions d’Air Algérie en partance vers la France, le pays où réside la plus importante communauté algérienne à l’étranger. 

Toutefois, bien que éclipsé par les questions économiques et sociales, le sujet de la diaspora n’est pas totalement occulté par les trois candidats en lice ou leurs représentants. 

Présidentielle algérienne : la campagne électorale dominée par les questions économiques et sociales 

Le président-sortant Abdelmadjid Tebboune n’a pas évoqué l’émigration lors de ses deux meetings populaires à Constantine le 18 août et Oran dimanche 25 août, mais les animateurs de sa campagne à l’étranger axent sur les nombreuses mesures qu’il a décrétées au cours de son premier mandat au profit de la communauté algérienne établie à l’étranger.

Ces cinq dernières années, Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué de rencontrer les représentants de la diaspora à chacun de ses déplacements à l’étranger.

Les mesures visant à rapprocher les émigrés du pays ont été nombreuses aussi pendant le mandat présidentiel qui s’achève, comme celles permettant aux expatriés de bénéficier des mêmes avantages liés au logement et à l’investissement que leurs compatriotes résidents, ou encore celles destinées à faciliter leur déplacement et les conditions de leur accueil au pays. 

En France, les partisans de Tebboune s’activent

“De tous les présidents qui se sont succédés à la tête de l’Algérie, Abdelmadjid Tebboune est celui qui a consenti le plus d’efforts et décidé d’un nombre incalculable de mesures pour hisser la diaspora algérienne au rang de fer de lance en première ligne du développement de notre cher pays”, a résumé dans une déclaration à El Moudjahid, Mohammed Mekid, un des animateurs de la campagne du président-candidat à Paris. 

Les deux autres candidats y sont allés eux aussi de leurs propositions au profit de la diaspora. Youcef Aouchiche s’est distingué par sa promesse d’instituer, s’il est élu, un fonds d’aide à la diaspora destiné à apporter une assistance financière aux Algériens de l’étranger dans les situations de crise ou de catastrophe naturelle.

Le candidat du Front des forces socialistes (FFS) assure aussi vouloir rapprocher davantage la diaspora du pays et l’impliquer activement dans le développement économique à travers la création d’un secrétariat d’État dédié à la communauté algérienne établie à l’étranger. 

La consolidation des liens des expatriés avec la patrie est également le souci exprimé par Abdelali Hassani Chérif, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP).

M. Hassani envisage la mise en place de  mécanismes efficaces destinés à permettre aux compétences algériennes exilées de contribuer au développement du pays.

Aucun candidat n’a prévu de déplacement en France pour rencontrer les membres de la diaspora algérienne.

Dans ce pays, de nombreux meetings électoraux seront animés par des représentants du candidat Abdelmadjid Tebboune qui bénéficie du soutien de l’association Awassir qui est proche de la Grande mosquée de Paris.

Lors des présidentielles de décembre 2019, le taux de participation de la communauté nationale établie à l’étranger était de 8,69% contre 41,14% au niveau national. Le taux global de participation global était de 39,93%.

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