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Campagne pour le référendum du 1er novembre : le retour des partis indésirables

Campagne pour le référendum du 1er novembre : le retour des partis indésirables

Les islamistes figés dans leurs choix idéologiques, les partis démocrates immuables dans leur rejet de la démarche du pouvoir et ceux de l’ex-alliance présidentielle sont constants dans leur soutien au discours officiel, le paysage politique algérien peine à se reconfigurer.

Après une longue léthargie, le FLN et le RND se réveillent et espèrent se repositionner à la faveur du référendum sur la révision constitutionnelle prévue dans moins de 20 jours, le 1er novembre prochain.

L’occasion pour eux de tenter d’occuper de nouveau les devants de la scène en prenant part activement à la campagne pour le ‘oui’.

Exclus du dialogue de l’été 2019 qui avait abouti à l’organisation de l’élection présidentielle du 12 décembre, les deux partis ont par la suite été ignorés lors des audiences accordées par le président de la République Abdelmadjid Tebboune à des personnalités nationales ou des chefs de partis, bien qu’ils aient cru avoir fait le nécessaire en remplaçant leurs directions respectives qui n’avaient pas soutenu le futur vainqueur de la présidentielle.

Les appels du pied à l’adresse du pouvoir de l’ex-parti unique et celui qui est considéré comme son alter-égo n’ont jamais cessé depuis le début de l’année.

La décision prise par l’autorité électorale de Mohamed Chorfi de réserver le droit d’animer la campagne aux seuls partis disposant d’une réelle représentativité au sein des instances élues est logiquement perçue comme une aubaine et vite saisie au vol par les deux formations politiques.

Une disposition que rejette Talai el Houriyat, le parti qui a été fondé par Ali Benflis, qui y voit une mesure « discriminatoire », qui perpétue « la tendance volontaire à favoriser certains partis politiques dont la légitimité et la représentativité sont décriés par le Hirak populaire pour avoir trempé dans la fraude et introduit l’argent douteux dans la sphère politique ».

Quoi qu’il en soit, les troupes du FLN et du RND sont sans surprise aux premières lignes depuis le 7 octobre, date du début de la campagne pour le référendum du 1er novembre, et reprennent à leur compte l’argumentaire officiel en faveur de la future nouvelle constitution.

Bengrina brise l’unanimité des islamistes

S’il est inopportun de parler de reconstitution de l’ex-Alliance présidentielle –il faudrait pour cela que le nouveau pouvoir s’en accommode- il est en revanche permis de penser que l’idée n’a pas quitté les partis qui ont porté Bouteflika jusqu’à sa chute.

Le MPA et TAJ, qui ont eux aussi changé de directions après l’emprisonnement de leurs anciens leaders, ne se sont pas encore prononcé sur le référendum, mais ils ne devraient pas tarder à le faire.

Un appel de leur part en faveur du ‘oui’ serait tout sauf une surprise.

Aussi encombrant soit leur soutien et quand bien même les quatre partis auraient perdu de leur influence surtout au sein de l’État, leur engagement dans le camp du ‘oui’ permet au moins de ne pas voir s’élargir trop grandement celui du rejet.

Dans le camp islamiste, le mouvement El Bina a cassé l’unanimité contre le projet de Abdelmadjid Tebboune en appelant ce dimanche 11 octobre ses militants à voter ‘oui’ le 1er novembre prochain.

Abdelkader Bengrina, arrivé deuxième derrière Tebboune à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, a presque fait sien le projet en liant son avenir à ce qui sortira des urnes. Si le non l’emporte, il promet de se retirer de la direction de son parti et de ne plus occuper de poste politique.

Les deux autres « grands » partis islamistes, le MSP et le FJD, ont, eux, appelé la population à participer massivement et à voter ‘non’. Dans la teneur du projet, ils rejettent la place donnée à Tamazight. Un point de vue que partagent tous les partis et organisations de la même sphère idéologique, dont l’association des Ulémas et même Abdelkader Bengrina, qui fut le premier à dire le fond de sa pensée sur la question, sans pour autant revenir sur le soutien de principe qu’il a apporté au président dès le lendemain de son élection.

Chez les partis de la mouvance démocratique, il n’y a pas de surprise non plus. Leur position est immuable et connue depuis longtemps, partagée par certaines figures du hirak sans attache partisane.

Le RCD, le FFS, le PT, le MDS, l’UDS de Karim Tabbou ou l’UCP de Zoubida Assoul n’ont pas attendu de connaitre le contenu du projet de révision pour rejeter la démarche du pouvoir dans sa globalité, estimant que seul un processus constituant est à même de doter le pays d’une loi fondamentale consensuelle et pérenne.

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