Au Maroc, le déplacement des supporters algériens pour soutenir leur équipe durant la CAN 2025 fait déjà polémique.
En plus des inquiétudes sur l’accueil qui sera réservé aux Verts, des voix s’élèvent au Maroc pour imposer le visa aux fans de l’équipe nationale algérienne.
Le Maroc accueillera, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, 23 sélections africaines, dont celle d’Algérie, pour la phase finale de la CAN 2025.
Compte tenu des relations politiques tendues entre les deux pays, y a-t-il lieu de s’inquiéter sur l’accueil des supporters algériens ? Le Maroc ira-t-il jusqu’à leur imposer le visa ?
Pour le moment rien d’officiel. Mais vu les tensions qui marquent les relations politiques et diplomatiques entre les deux pays, le déplacement des supporters algériens vers le Royaume risque d’être compromis, d’autant que la polémique commence déjà à se faire sentir.
CAN 2025 : la journaliste franco-algérienne Sam Footx indésirable au Maroc ?
Ça sert à rien de l’harceler, elle viendra à la CAN au Maroc et elle reçoit pleins de messages de marocains qui l’accueilleront à bras ouverts https://t.co/wYmOGVzEz1 pic.twitter.com/ieADEavwMc
— كليوباترا 🇲🇦 (@aynasmind) April 2, 2025
Dans une vidéo live sur les réseaux sociaux, l’influenceuse et journaliste franco-algérienne, Samia Benyounes, connue sous le pseudo de Sam Footx, a affirmé avoir reçu des messages, visant à la contraindre de ne pas se rendre au Maroc durant la CAN 2025.
Elle explique qu’il s’agissait de « certains mecs qui ne sont même pas au Maroc et qui salissent les Marocains ». Confiante, elle assure que « personne ne l’impressionne », d’autant qu’il y a « de nombreux Marocains qui lui ont promis un accueil chaleureux » lorsqu’elle atterrira au Maroc.
Ce mercredi 2 avril, le journal marocain Le Matin s’est interrogé dans un article consacré à ce sujet « s’il faut imposer un visa d’entrée aux Algériens », soulignant que des voix s’élèvent déjà dans le pays, réclamant la mise en place de cette mesure.
Comme fond de polémique, qui commence à s’animer « dans les cafés, sur les réseaux sociaux et dans les cercles privés », le média cite les récentes déclarations du militant algérien, Rachid Nekkaz dans une vidéo tournée devant la mosquée Koutoubia de Marrakech.
Dans la séquence, Nekkaz a affirmé que la mosquée avait été construite « en 1146 par le Calife et commandeur des croyants, Abdelmoumen l’Algérien, né à Nedroma près de Tlemcen vers 1100 ». Il a également parlé du Sahara occidental, dénonçant l’occupation marocaine de ce territoire, ce qui n’a pas plu aux autorités marocaines.
« Ils ne viennent pas pour faire la fête, ils viennent pour gâcher la CAN »
L’homme politique algérien a d’ailleurs été arrêté et auditionné par les services de sécurité marocains quelques heures après la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux. Le parquet l’a ensuite remis en liberté, tout en ordonnant son expulsion, selon les médias marocains.
« Lorsqu’un individu comme Nekkaz arrive avec une carte falsifiée, une rhétorique de division et une caméra à la main, ce n’est pas anodin. C’est une tentative de sabotage symbolique », a déclaré Abderrahim Benhammou, professeur universitaire et spécialiste des relations internationales.
Pour lui, « ça va se répéter. Car ils (les Algériens, NDLR) savent que la CAN est une vitrine pour le Maroc. Ils ne viennent pas pour faire la fête, ils viennent pour la gâcher ».
« Pourquoi acceptons-nous ce qu’eux nous refusent ? L’Algérie impose un visa aux Marocains depuis le 26 septembre 2024. Il est temps de faire pareil », a réagi un internaute sur la plateforme X, cité par Le Matin.
Si certains estiment qu’il serait plus que nécessaire d’instaurer le visa pour les Algériens durant la CAN, d’autres sont moins extrémistes. « On veut accueillir les Algériens comme des frères, mais pas ceux qui viennent avec des micros et des drapeaux séparatistes », a écrit un internaute marocain sur le réseau X.
Certains autres encore, selon toujours la même source, suggèrent une autorisation électronique temporaire, à la manière du Qatar pendant la Coupe du Monde 2022, avec un objectif « de contrôler et d’identifier, sans restreindre les flux ».
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