L’Algérie et le Maroc pourraient se disputer l’organisation de la CAN 2025 de football, qui vient tout juste d’être retirée par la CAF à la Guinée, dont les infrastructures ne sont pas prêtes pour abriter le grand tournoi africain.
La concurrence s’annonce rude entre les deux pays du Maghreb dont la rivalité va au-delà du sport.
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L’annonce a été faite samedi à Alger, où s’est déplacé le président de la CAF et tout son bureau exécutif pour le tirage au sort du championnat d’Afrique des nationaux (CHAN) des locaux prévu en janvier prochain en Algérie.
Le retrait de la compétition à la Guinée était dans l’air depuis plusieurs semaines et des noms de pays susceptibles de remplacer l’Etat ouest-africain ont été avancés, entre autres l’Algérie, le Maroc, l’Afrique du sud et l’Egypte.
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Le jour même de la disqualification définitive de la Guinée, les choses ont commencé à se décanter avec la candidature officielle de l’Algérie et l’annonce par les autorités égyptiennes qu’elles n’étaient pas intéressées par l’organisation de l’édition 2025.
Les Egyptiens sont en fait conscients que leurs chances sont minimes puisqu’ils ont organisé l’avant-dernière édition en 2019, remportée justement par les Verts de Djamel Belmadi.
L’Algérie, au contraire, n’a pas organisé la compétition africaine majeure depuis 32 ans (1990). C’était l’unique fois où elle a abrité la CAN depuis son indépendance en 1962 et la création de la compétition en 1957.
La candidature de l’Algérie est d’autant plus légitime qu’elle s’apprête à inaugurer des infrastructures modernes, dont quatre grands stades (dont un, celui d’Oran, est déjà opérationnel) en sus de la rénovation d’autres enceintes comme celle d’Annaba.
Les motifs de sa mise à l’écart lors de l’octroi, en 2014, des éditions 2019, 2021 et 2023, ne sont plus valables. Ces éditions avaient été attribuées respectivement au Cameroun, à la Côte d’Ivoire et à la Guinée, mais l’impréparation du Cameroun avait contraint la CAF à le remplacer par l’Egypte, et à décaler le tour de la Côte d’Ivoire à 2023 (puis à 2024) et celui de la Guinée à 2025.
Cette dernière n’est toujours pas prête et l’Algérie semble en pole position pour la remplacer. Sauf qu’elle n’est pas seule en lice. Même s’il ne s’est pas déclaré officiellement candidat, le Maroc s’est dit intéressé. Selon toute vraisemblance, le royaume présentera bientôt sa candidature.
Le désistement du Maroc en 2015 va-t-il profiter à l’Algérie ?
Ce pays a aussi une histoire avec l’octroi et l’organisation de la CAN cette dernière décennie, avec le tour joué à tout le continent en 2014, quelques mois seulement avant la CAN 2015.
Devant accueillir l’édition, le Maroc s’est désisté à deux mois du coup d’envoi. La CAN avait dû désigner en catastrophe la Guinée équatoriale pour le remplacer.
Officiellement, le renoncement du Maroc était motivé par l’épidémie d’Ebola qui sévissait alors en Afrique. Mais les observateurs avaient soupçonné à l’époque les autorités marocaines d’avoir agi ainsi pour éviter à assister au triomphe de l’Algérie sur leur sol.
Les Verts sortaient en effet d’une coupe du monde mémorable au Brésil où ils avaient atteint les huitièmes de finale, ne se faisant arrêter que par le futur vainqueur, l’Allemagne, après prolongations.
Les Verts étaient alors archi-favoris pour soulever le trophée africain pour la deuxième fois de leur histoire. Le geste extrême du Maroc lui avait valu une longue suspension de la compétition (jusqu’en 2021), mais la sanction a fini par être levée.
Malgré l’influence des Marocains au sein de la CAF, à travers notamment le président de la fédération royale de football Fouzi Lekjaa, et les infrastructures dont dispose le royaume, plusieurs fois candidat malheureux à l’organisation de la coupe du monde, cet épisode pourrait peser dans la balance dans le choix du pays qui organisera la CAN en 2025.
D’autant plus que sur le plan des infrastructures, l’Algérie a refait son retard et dispose maintenant de plusieurs grands stades aux normes internationales, pour la plupart tout neufs.
Il faudra craindre toutefois le jeu de coulisses dans lequel excelle particulièrement Lekjaa et le lobbying marocain dans les instances dirigeantes du football africain.
Une bataille acharnée s’annonce en tout cas entre les deux fédérations pour arracher l’organisation du tournoi.
L’Algérie est plus intéressée pour montrer qu’elle sait aussi organiser les grandes compétitions internationales et qu’elle possède désormais les infrastructures nécessaires, mais le Maroc ne lâchera facilement le morceau.
Sa rivalité avec l’Algérie est telle qu’il est allé jusqu’à lui contester les motifs mis sur le maillot de son équipe nationale en mettant en demeure l’équipementier Adidas.