L’organisation de la Coupe d’Afrique des nations en hiver est un problème souvent mis sur la table par les clubs européens.

Ces derniers ne se résolvent que difficilement à libérer leurs joueurs africains pour aller disputer la CAN, soit par crainte de blessures ou des conséquences liés à l’absence de leurs internationaux africains sur leurs résultats dans leurs championnats respectifs.

À la veille de la tenue de la dernière CAN au Cameroun en janvier 2022, l’Association européenne des clubs a menacé de ne pas libérer les joueurs internationaux, invoquant une absence de protocole médical adapté face à la pandémie de Covid-19.

Sans doute, la véritable crainte réside dans le fait que ces clubs ne se résolvent pas à l’idée de laisser partir leurs joueurs internationaux pendant une longue durée, au beau milieu de la saison où se joue parfois leur avenir en compétitions locales et européennes.

Une pression qui se répercute indéniablement sur les joueurs eux-mêmes. C’est le cas de l’Algérien Andy Delort qui a renoncé à participer à la CAN 2021 au Cameroun pour privilégier son nouveau club, l’OGC Nice.

Une attitude qui a suscité le courroux du sélectionneur natriuonal Djamel Belmadi. « Je viens d’arriver dans un club où l’exigence et la concurrence sont beaucoup plus élevées, je veux mettre toutes les chances de mon côté», a-t-il justifité.

 « Delort a signé un document de ne pas aller à la CAN » », a accusé Djamel Belmadi le 7 octobre 2021.

Andy Delort a réfuté une « supposée clause dans (son) contrat » avec Nice stipulant qu’il renonce à la CAN, la qualifiant de « pure invention ». Nice a-t-il exercé une pression sur Delort ou est-ce réellement un choix personnel ?

Quoi qu’il en soit, cette question de la présence des internationaux évoluant en Europe revient à intervalles réguliers.  Jusqu’à cette déclaration polémique du président de Naples (Série A italienne), où évolue l’international algérien Adam Ounas.

Invité d’un programme télévisé italien, Aurelio De Laurentiis, a annoncé mardi 2 aout qu’il ne fera pas signer de joueurs africains dans son club à moins qu’ils (les joueurs) renoncent à participer à la Coupe africaine des nations.

« Ne me parlez plus des footballeurs africains ! Je ne les prend que s’ils me signent qu’ils renoncent à concourir en Afrique », a lancé le patron du Napoli.

« Nous payons des salaires pour les envoyer jouer pour les autres », a ajouté De Laurentiis repris par le site calcionapoli24.it. « Je n’en prendrai plus tant que la CAN sera organisée au milieu de la saison », a-t-il tranché. 

Ce  « monstre invisible » de la CAN

En sus d’Adam Ounas, Naples compte d’autres joueurs africains comme le nigérian Victor Osimhen et le Camerounais André-Franck Zambo Anguissa. Le sénégalais Kalidou Koulibaly a quitté cet été le club italien pour Chelsea. 

Des propos qui font écho à ceux tenus en 2021 par son entraineur Luciano Spalletti. « Le championnat est encore très long. Il y a encore ce ‘monstre invisible’, la Coupe d’Afrique des Nations, qui te prend des joueurs du vestiaire, sans savoir quand tu les retrouveras, ni quoi faire », se plaignait Spalletti en décembre 2021.

De nombreux sites sportifs et d’internautes ont réagi à la sortie du président de Naples.