La Vie en Rose, une entreprise canadienne spécialisée dans la lingerie a été condamnée à verser 5000 dollars de « dommages moraux » à un citoyen canadien d’origine algérienne qu’elle a discriminé sur son origine, a rapporté le journal électronique canadien La Presse.
Salim Kerdougli, un canadien d’origine algérienne postulait pour un poste de coordonnateur logistique pour la division internationale de l’entreprise canadienne.
Sélectionné parmi six autres candidats suite à un premier entretien, le candidat a été convoqué à un second entretien au terme duquel il devait être départagé de l’autre candidate encore en lice.
C’est à la fin de ce deuxième entretien qu’une représentante de l’entreprise a demandé à M. Kerdougli l’origine de son nom. C’est cette question jugée discriminante qui a poussé l’intéressé à entamer une procédure judiciaire et à demander le versement par l’entreprise de 50 000 dollars de dommages moraux et 25 000 dollars de dommages punitifs.
Le plaignant s’est dit « ébranlé et déstabilisé par la question » et a témoigné devant le tribunal que son estime de soi « a également été atteinte ».
L’entreprise incriminée a reconnu que la question a bien été posée au candidat d’origine algérienne mais les représentants de La Vie en Rose ont affirmé n’avoir noté « aucun changement dans le comportement de monsieur Kerdougli » qui ne « semble pas perturbé par la question ».
Le tribunal a noté que la question n’a pas été posée à l’autre candidate et qu’elle n’était pas requise par les habiletés nécessaires à l’emploi.
Jugeant qu’ « il y a une preuve suffisante pour établir que monsieur Kerdougli a subi une atteinte discriminatoire à son droit à la sauvegarde de sa dignité fondée sur son origine ethnique ou nationale, en contravention des articles 4 et 10 de la Charte », le tribunal a condamné l’entreprise à verser 5000 dollars au plaignant, refusant de condamner l’entreprise à des dommages punitifs car n’ayant décelé « aucune intention de La Vie en rose de contrevenir sciemment aux dispositions de la Charte ».