La « norme » depuis quelques années, c’est la fuite des capitaux de l’Algérie vers l’étranger. Mais il arrive aussi que l’argent fasse l’itinéraire inverse. C’est ce que révèle une affaire rocambolesque qui se trouve entre les mains de la justice canadienne et mettant en cause deux quinquagénaires algéro-canadiens.
Selon la presse canadienne, les deux individus ont transféré des sommes colossales du Canada vers l’Algérie, via la Chine. Les deux hommes sont identifiés par La Presse.ca comme étant Saïd Aimeur, 55 ans, et Nesreddine Atoui, 58 ans. Le premier habite la ville de Laval, le second la métropole de Montréal.
C’est une enquête de la gendarmerie royale du Canada, déclenchée en décembre 2021, qui a permis de mettre au jour le grand trafic présumé. Les investigations ont été menées par l’Unité mixte des produits de la criminalité relevant de ce corps de sécurité.
Celui-ci avait été alerté par le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières (CANAFE) suite à des « déclarations d’opérations bancaires douteuses ».
Canada : deux Algériens poursuivis pour transfert illégal de devises
La gendarmerie royale canadienne a fait savoir dans un communiqué que ses services ont pu établir que les deux hommes ont mis en place un « stratagème » afin de collecter des fonds au Canada et de les faire transiter par la Chine pour atteindre leur destination finale, l’Algérie.
La même source n’a pas fourni beaucoup de détails sur le « stratagème », ni sur la destination des devises une fois arrivées en Algérie. Elle a indiqué seulement que les deux hommes ont eu recours à la création d’un bureau de change illégal, en violation de la « loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités », selon le même journal canadien.
Les sommes que les deux hommes ont pu collecter et transférer vers l’Algérie sont colossales : 20 millions de dollars.
La gendarmerie canadienne ne précise pas combien d’années a duré ce business. On sait juste que l’enquête a été déclenchée, il y a presque deux ans. Les peines encourues par les deux hommes sont lourdes. Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison ferme et 500.000 dollars d’amende.
La Presse.ca dit avoir tenté de faire réagir le dénommé Saïd Aimeur, en vain. Celui-ci est présenté comme étant un homme d’affaires actif dans le commerce de gros de produits alimentaires.
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