Ils seront finalement une vingtaine aux origines non-européennes à se mettre « En Marche » pour tenter de conquérir un siège à l’Assemblée nationale aux élections législatives de juin . Le parti du nouveau et jeune président français a levé, jeudi 11 mai, le voile sur la liste des candidats qui vont tenter de lui obtenir une majorité gouvernementale pour lui éviter le risque d’une cohabitation qui va le ligoter.
Sur les 577 circonscriptions, seulement 428 ont été dévoilées. Les autres ont été laissées dans l’espoir d’obtenir des ralliements en provenance des autres formations politiques. Ils sont moins de 5% à présenter un patronyme à consonance maghrébine. Ça ne donne pas le sentiment d’une base sociologique plus élargie que dans les autres grands partis. Et ça ne préfigure pas une Assemblée nationale plus colorée. “Ce n’est pas un grand effort pour la promotion de la diversité”, regrette un militant associatif qui se dit “déçu”.
Les « investis » sont en majorité des diplômés de l’enseignement supérieur, entrepreneurs pour nombre d’entre eux. Certains ont eu des mandats locaux.
Parmi les candidats de la diversité, on trouve Belkhir Belhadad, né à Timgad et arrivé en France en 1975, cinq ans après le départ du géniteur Mébarek. Diplômé de la faculté de Droit de Metz, il travaillera dans le secteur de la Santé. Élu à la mairie de Metz sous les couleurs socialistes, il est adjoint aux Sports. « Exaspéré par les pratiques » du PS, il a rompu les liens avec sa famille politique pour s’engager avec Emmanuel Macron. Face à lui, il y aura l’ancienne ministre socialiste Aurélie Filipetti.
Sur la liste, est confirmé le nom de Tassadit Houd, experte en ressources humaines, qui a travaillé dans de nombreux groupes internationaux, dont Cevital en Algérie. Elle fait partie des premières équipes à rejoindre Emmanuel Macron avec lequel la France est promise à un « avenir radieux ». Elle est investie dans la circonscription de Dreux, en région centre. Tassadit Houd est la sœur de Djamila, tuée dans les attentats du 13 novembre à Paris.
La figure la plus connue est Mounir Mahdjoubi, investi dans la 16e circonscription de Paris. Ce Franco-Marocain a dirigé la campagne numérique du candidat qui a conquis l’Élysée.
Lors de la présentation de la liste, le lieutenant du président Richard Ferrand a mis en avant la candidature d’un jeune premier : celle de Hervé Berville, né au Rwanda et adopté en 1994 par une famille bretonne quand son pays sombrait dans le génocide.