En plus d’une sécheresse qui dure, l’Algérie fait face en ce mitan du printemps 2023 à une vague de chaleur totalement inhabituelle pour cette période de l’année.
La canicule actuelle touche toute la région, le Maroc voisin mais aussi l’Espagne et le Portugal. Le World Weather Attribution (WWA), réseau international de scientifiques, parle de températures « extrêmes » et évoque un « épisode rare ».
Si le World Weather Attribution (WWA) en arrive à cette conclusion, c’est parce que les températures enregistrées fin avril et début mai dans les quatre pays ont dépassé parfois les moyennes saisonnières de 20 degrés. Selon cet organisme, les records pour un mois d’avril ont été dépassés de 6 degrés.
En Algérie, le mercure a dépassé les 40 degrés. Conjuguée au manque de précipitations (le mois d’avril est passé quasiment sans pluie), cette situation fait craindre de graves répercussions pour l’agriculture et l’approvisionnement pendant l’été en eau potable, déjà rationnée depuis 2021. On est à début mai et les températures sont déjà aussi élevées qu’en juillet.
L’Algérie n’est pas seule dans cette situation. Le Maroc est aussi frappé par une vague de canicule sans précédent pour ce mois de l’année. 41 degrés ont été enregistrés dans le royaume.
Une canicule scientifiquement « impossible » sans le changement climatique
La masse d’air chaud et sec est remontée d’Afrique du nord pour atteindre la péninsule ibérique et faire vivre un été précoce aux Espagnols et aux Portugais. En Espagne, un pic de 38,8 degrés a été enregistré tandis qu’au Portugal le mercure a affiché 36,9.
Dans une étude parue vendredi 5 mai, les scientifiques du WWA, dont le rôle est justement de chercher des relations de cause à effet entre les phénomènes météorologiques anormaux et le changement climatique, sont formels : sans le changement climatique, la situation que vivent en ce moment l’Algérie, le Maroc, l’Espagne et le Portugal aurait été « quasiment impossible ».
Cette étude prévient que des vagues de chaleur « de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses » frapperont l’Algérie, le Maroc, le Portugal et l’Espagne, d’autant que la Méditerranée est l’une des régions les plus touchées par le changement climatique.
Si en Algérie on s’inquiète plus pour l’agriculture et l’approvisionnement en eau des ménages, en Espagne, en plus de l’agriculture, le secteur du tourisme est frappé de plein fouet.
Les professionnels du tourisme ont été pris de court par la sécheresse et la vague de chaleur inhabituelle pour la saison. Les touristes désertent les stations de montagne pour la mer, où les stations balnéaires les attendaient pour le mois de juin, certaines activités aquatiques sont à l’arrêt à cause de la baisse du niveau des rivières et même les hôtels peinent à assurer les quantités d’eau nécessaires pour le confort de leurs clients.