Le Maroc franchit un pas de plus dans la coopération avec Israël avec lequel il veut développer la culture du cannabis à des fins thérapeutiques.
En plus du domaine militaire, le Maroc fait appel à l’expertise israélienne, cette fois-ci dans le domaine de l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques.
La ville de Tanger abritera entre le 16 et 18 novembre prochain un congrès sur l’utilisation du cannabis à thérapeutique, rapporte le site le 360.ma.
L’événement verra la participation de différents intervenants dans la filière, dont des agriculteurs, des médecins, des pharmaciens et des coopératives, ajoute la même source.
Des consultants israéliens participeront au congrès. Redouane Rabii, président de l’AMCUC, Association Marocaine Consultative d’Utilisations du cannabis, a évoqué pour le 360.ma « l’importance de rassembler tous les intervenants » dans le domaine du cannabis médical.
L’objectif recherché par l’organisation du congrès sur l’utilisation thérapeutique du cannabis est de fournir aux compétences marocaines dans le domaine « une formation idoine pour enrichir leurs connaissances et participer au développement du secteur ».
Redouane Rabii s’est également expliqué sur le choix de collaborer avec Israël dans le domaine de l’utilisation thérapeutique du cannabis.
🇲🇦🇮🇱 Un congrès sur l’utilisation thérapeutique du cannabis sera organisé du 16 au 18 novembre à Tanger. Il réunira l’ensemble des intervenants de la filière, notamment les agriculteurs, les médecins, les coopératives, et les pharmaciens. Des consultants israéliens seront… pic.twitter.com/IsUtR5Vtho
— Le360 (@Le360fr) August 7, 2023
Cannabis : les producteurs marocains dans le flou
Pour Redouane Rabii, le choix est tout sauf fortuit. « Nous recherchons des pays ayant une expérience considérable dans ce domaine », a-t-il déclaré.
Le Maroc, premier pays producteur de la résine de cannabis au monde, a adopté en 2021 une loi autorisant « les usages licites du cannabis médical, cosmétique et industriel ».
Une agence chargée d’assurer le contrôle a été créée à cet effet. Il s’agit de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis.
Le cannabis est cultivé depuis des siècles au Maroc. Les autorités ont franchi le pas de sa légalisation à des fins thérapeutiques.
Selon des chiffres officiels, la culture du cannabis fait vivre environ 400 000 personnes, soit quelque 60 000 familles au Maroc.
La promulgation de la loi de 2021 avait entre autres pour but de diminuer les cultures illicites de cannabis et de les convertir en activités légales créatrices de valeur ajoutée et d’emplois, selon les autorités marocaines.
Les cultivateurs de cannabis dans la région du Rif ne voient pas d’un bon œil le passage à une légalisation qui réduirait leur marge de bénéfice au profit des laboratoires et de l’État central.
Un cultivateur déclarait en mai 2023 au journal le Monde sa crainte « que les bénéfices aillent à l’État, aux labos, aux multinationales ».