Société

Cartables et tabliers remplacent serviettes et glacières : la course aux fournitures scolaires est lancée

Août boucle sa valise à la hâte, cédant sa place à septembre. Dans les magasins d’Alger, parasols, bouées, serviettes de plage et glacières commencent à s’éclipser.

À quelques jours de la rentrée des classes, fixée pour le 5 septembre, tabliers, cartables et fournitures scolaires envahissent les étals. Certains parents prennent une petite longueur d’avance. Avec ou sans liste scolaire,  ils préparent déjà la rentrée de leurs bambins prévue la semaine prochaine.

À l’affût des meilleurs prix, ils comparent les articles avant d’effectuer leurs achats. Après les dépenses de l’Aïd, les budgets sont serrés. Mieux vaut chercher le meilleurs rapport qualité -prix afin de ne pas se retrouver sur la paille.

Sur un air de rentrée

Dans les magasins et aux alentours des marchés, l’apparition des cartables et des blouses sonne la fin des vacances. Il faut déjà préparer la rentrée. Aux alentours de marché Tnache (Belcourt), un commerçant de prêt- à- porter pour femmes a effectué sa reconversion en deux temps, trois mouvements.

Il vend  des fournitures scolaires à des prix imbattables et tient à le faire savoir.  Les affichettes collées à la devanture de son magasin « Khabar 3adjil » ‘Info urgente’ attirent une foule excitée qui joue des coudes pour arriver à la caisse.

© TSA


C’est la ruée vers les cahiers, trousses, stylos, compas, équerres… Les prix ne sont pas affichés. Il faut solliciter le vendeur pour chaque article. “Ici c’est nettement plus abordable qu’ailleurs”, lâche un père de famille. “J’ai trois enfants au primaire et je dois faire attention à mes dépenses si je veux arriver à boucler tous mes achats”.

Dans une incroyable cacophonie,  le vendeur nous communique enfin les prix : 30 da les cahiers de 96p ; 70 da ceux de 120 pages et 100 da les cahiers de 280 da.

Les vendeurs à la sauvette cassent les prix

Dans la rue, les vendeurs à la sauvette proposent tabliers et cartables, en surveillant d’un œil le bout de la rue. La peur de voir des policiers surgir et saisir leur marchandise les rend nerveux. Ici les prix sont moins élevés qu’en boutique.

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Au marché Tnache, les tabliers pour filles et garçons coûtent entre 600 da et 1000 da, selon la taille. Quant aux cartables “made in China”, ils s’affichent à 1200 da. Les vendeurs informels du marché Ferhat Boussaad (Ex- Meissonnier) ainsi que ceux de Réda Houhou (Ex- Clauzel) exposent des tabliers roses et bleus à même le bitume : 500 da la pièce. Les mêmes modèles sont vendus dans les vitrines voisines à 750 da.

Marché T’nache – © TSA


Au bazar de la rue Hassiba Ben Bouali, on trouve des sacs à dos de contrefaçon des marques Adidas, Nike, Fila, Reebok, à des prix oscillant entre 1500 da et 4000 da.

Direction Rue Ben M’hidi. Chez Espreno, les tabliers simples s’affichent à 1500 da. Les petits sacs à dos floqués Dora l’exploratrice ou Barbie coûtent respectivement 4200 da et 3500 da.

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Les parents aux bourses modestes refusent de céder aux caprices de leurs enfants. «  Les temps sont durs. Le Ramadan, les vacances d’été et  l’Aïd nous ont laissés sur la paille. Je préfère que mes enfants ne m’accompagnent pas quand je fais ce genre de courses. Ils sont tentés par les marques. Obéir à un effet de mode n’est pas dans mon budget », nous révèle une dame.

La marque se paye

Chez Techno, rue Benmhidi dans le centre d’Alger, il y a foule entre les rayonnages. Les articles scolaires siglés Maped sont très chers : 180 da le cahier de 192p et 215 da celui de 96p. Les crayons de couleur sont vendus entre 400 da et 1500 da, les ardoises entre 220 à 950 da,  les protège- cahiers : 30 da, les stylos entre 30 et 70 da, les registres entre 420 et 550 da et les trousses jusqu’à 2600 da.

Juste à l’entrée du magasin, un large choix de cartables à dos s’offre aux yeux. Les prix sont affichés : entre 10.000 et 17.000 da pour les grands et jusqu’à 6500 da pour les petits. «  Ces sacs à dos sont orthopédiques, d’où leur prix », nous informe la vendeuse.

Après les dépenses occasionnées par l’Aïd El Adha, les budgets des ménages vont devoir affronter une nouvelle saignée : celle de la rentrée scolaire. Un véritable casse-tête chinois pour les familles modestes ayant plusieurs enfants scolarisés.

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