Dix ans après son lancement en grande pompe en 2012, l’hypermarché Ardis à Alger vit-il ses derniers moments ? Des photos des rayons vides de ce grand magasin de vente en détail situé aux Pins Maritimes dans l’est de la capitale circulent sur les réseaux sociaux. A l’intérieur, il n’en reste que quelques produits.
Considéré comme l’une des plus importantes surfaces commerciales en Algérie, l’hypermarché Ardis n’a que des rayons clairsemés à offrir à ses visiteurs, selon des photos et des vidéos postées par des internautes. Cette situation dure depuis plusieurs mois. « Ardis Alger c’est une catastrophe, les rayons sont presque vides, la supérette du coin est mille fois mieux avec une diversité meilleure », constatait déjà en décembre dernier une cliente de ce magasin situé au bord de la baie d’Alger, et tout près de l’hôtel Hilton.
« Est-ce que Ardis va définitivement fermer ses portes ? », est la question qui revient dans les commentaires des internautes habitués de cet espace. Des internautes évoquent des difficultés financières.
La grande distribution en grandes difficultés
Ces constats sont en contraste avec la communication officielle de l’enseigne propriété du groupe privé Arcofina, propriétaire de la marque de grande distribution. Sur la page Facebook officielle de l’hypermarché, rien ne semble suggérer cette perspective. Une annonce invite les clients à découvrir le rayon boulangerie et viennoiserie, une autre le rayon des produits détergents. L’hypermarché fait aussi la promotion de son rayon de fruits et légumes.
Ces images des rayons vident suscite en effet des interrogations. Certains pensent que l’hypermarché est victime lui aussi des pénuries de certains produits alimentaires. Il n’en est rien. Selon nos informations, Ardis fait face à de graves difficultés financières et n’arrivent pas à s’approvisionner chez ses fournisseurs.
Ces difficultés ne sont pas propres à cet hypermarché. C’est toute la grande distribution en Algérie qui est impactée par la crise et surtout l’informel qui domine largement dans le commerce de gros et de détail dans le pays.
Une situation qui fait de l’Algérie l’un des rares pays au monde où les prix dans les petits magasins ne diffèrent pas de ceux des hypermarchés. Ce facteur est l’un des principaux obstacles au développement de la grande distribution en Algérie. Les images de rayons vides d’Ardis cachent en fait le mal d’un secteur moribond au bord de la disparition.