Politique

Ce que disait Ramtane Lamamra sur les élections et la “démocratie” en Algérie

Ramtane Lamamra a été nommé ce lundi 11 mars nouveau vice-Premier ministre, un poste spécialement créé pour lui dans le sillage de l’annonce par le président Bouteflika du report des élections et la mise en place d’une conférence nationale de consensus.

Aux côtés de son Premier ministre Noureddine Bedoui, M. Lamamra aura comme charge de former un « gouvernement de compétences nationales » qui devra apporter « sa pleine collaboration à la commission électorale nationale indépendante ».

Ramtane Lamamra devrait ainsi occuper un rôle central dans la phase de transition que le pouvoir souhaite amorcer. Le vice-Premier ministre a d’ailleurs d’ores et déjà promis sur les ondes de la radio française RFI des élections « absolument libres ». Il a affirmé que ce gouvernement « sera créé pour mettre dans le processus de l’organisation de l’élection présidentielle la nécessaire dose d’impartialité et de technicité ».

Pour le vice-Premier ministre, il s’agit du « tournant le plus important depuis l’indépendance en 1962 » : « Il appartient maintenant aux femmes, aux hommes et surtout aux jeunes de ce pays de se hisser au diapason de cette responsabilité historique, nous n’avons pas le droit à l’erreur. Je crois qu’ensemble nous bâtirons cet avenir », a-t-il affirmé.

La rhétorique formulée par M. Lamamra ce lundi au sujet des promesses quant à l’organisation d’élections libres n’est pas sans rappeler ses déclarations prononcées lorsqu’il occupait le poste de ministre des Affaires étrangères entre 2013 et 2017.

Si aujourd’hui, il défend la transition sans élections, il y a moins de deux ans il disait presque le contraire. « La démocratisation en Algérie n’est ni un slogan de campagne, ni un caprice d’intellectuels », déclarait Ramtane Lamamra à Genève en mai 2017. « La tenue régulière et dans les délais fixés d’élections libres et transparentes, la diversité de la composante du Parlement, le fonctionnement démocratique des institutions, le foisonnement de l’expression libre des opinions, le développement prodigieux du mouvement associatif sont la parfaite démonstration du pluralisme en l’Algérie », affirmait le désormais vice-Premier ministre, cité par l’agence officielle APS.

Au sujet de l’interdiction de manifester imposée à Alger par le gouvernement dont il faisait partie, Ramtane Lamamra affirmait en mai 2017 toujours : « l’État ne peut, en sa qualité de responsable de l’ordre et de la sécurité publics, se risquer à les autoriser lorsqu’il est avéré que leurs organisateurs ne remplissent pas les conditions qui concourent à leur déroulement pacifique et sans porter préjudice aux biens des personnes ou être la cible de visées terroristes ».

En avril 2014, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra vantait la transparence des élections présidentielles ayant mené à la réélection du président Bouteflika pour un quatrième mandat, affirmant que « la venue d’observateurs étrangers témoigne sur la transparence qui marque le processus électoral en Algérie ».

« Cela prouve également que l’expérience de l’Algérie dans le pluralisme et dans l’organisation d’élections, en tant que pays possédant une grande superficie et un nombre d’habitants important, constitue une source d’inspiration dans la codification de bonnes pratiques dans les opérations électorales dans le monde », déclarait M. Lamamra, cité par le Midi Libre.

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