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Ce que pense Trump des dirigeants occidentaux selon John Bolton

John Bolton, ex-conseiller à la sécurité nationale du président des États-Unis Donald Trump, a publié un livre explosif dans lequel il relate les coulisses de la Maison Blanche lorsqu’il occupait le poste entre 2018 et 2019, partageant les opinions portées par le président Trump sur plusieurs dirigeants de puissances occidentales.

Le président des États-Unis aurait notamment tenu des propos particulièrement acerbes au sujet de son homologue français Emmanuel Macron.

« Tout ce qu’il touche se transforme en merde », aurait déclaré le président Trump le 8 aout 2018 à propos du président Macron, alors qu’une intense activité diplomatique avait été déclenchée par le président français afin de tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien signé par le prédécesseur de Trump, Barack Obama, avant d’être annulé par l’actuel président américain.

« Trump n’aimait pas vraiment Trudeau ni Macron, mais il les tolérait, croisant le fer moqueusement avec eux lors des réunions », relate Bolton au sujet de la disposition du président américain vis-à-vis du président français et du Premier ministre canadien.

« Je suppose qu’ils ont compris ce qu’il faisait, et ils ont répondu de la même manière, en jouant le jeu parce que cela servait leurs intérêts plus larges de ne pas être en conflit permanent avec le président américain », explique Bolton dans son livre intitulé « The Room Where It Happened ».

« De mon point de vue, la meilleure relation de Trump parmi les dirigeants mondiaux était avec Abe », estime Bolton en référence au Premier ministre japonais Shinzo Abe, expliquant que ce dernier avait la particularité d’être un compagnon de golf de Trump en plus d’être un collègue.

« Quand Boris Johnson est devenu le Premier ministre du Royaume-Uni, c’est devenu un match nul » entre Abe et Johnson en termes de meilleures relations entretenues par Trump.

« Trump adorait mentionner que le père d’Abe était un pilote kamikaze durant la Seconde Guerre Mondiale. Trump utilisait cette histoire pour montrer à quel point les Japonais étaient durs en général, et à quel point Abe l’était en particulier », relate l’ex-conseiller à la sécurité américaine.

« Dans une version, Trump a décrit le père d’Abe comme étant déçu de ne pas avoir réussi à mener sa mission pour l’Empereur, sans jamais réaliser que s’il avait réussi comme kamikaze, il n’y aurait pas eu de Shinzo Abe né en 1954 », souligne John Bolton.

John Bolton révèle également dans son livre les relations tendues entre Donald Trump et Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, ainsi que Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.

« Trump était très mécontent de l’Otan et très mécontent de l’Union européenne. Il s’est plaint, encore une fois, du nouveau bâtiment du siège de l’OTAN, dont les fonds auraient pu être dépensés pour des chars – un point juste, comme de nombreux points soulevés par Trump, important mais souvent submergé par le tsunami de mots », relate John Bolton, ajoutant que Trump « a ensuite demandé [à Stoltenberg] pourquoi l’Otan n’avait pas construit un bunker de 500 millions de dollars plutôt qu’un quartier général, qu’il a appelé une cible plutôt qu’un quartier général, qu’un char pourrait détruire ».

« Trump a critiqué Jean-Claude Juncker comme un homme vicieux qui détestait désespérément les États-Unis. Juncker, a déclaré Trump, fixe le budget de l’OTAN, bien qu’il n’ait pas décrit comment cela a été accompli », indique également John Bolton dans ses mémoires.

Le livre de John Bolton a provoqué une grande polémique aux États-Unis. Le gouvernement américain, à sa tête le président Trump, a attaqué en justice Bolton et son éditeur en vue d’empêcher la publication du livre, arguant de révéler des informations « classifiées » sans l’autorisation de la Maison Blanche.

La justice américaine a cependant refusé ce samedi de bloquer la parution du livre, estimant que bien que John Bolton « a fait courir un risque à la sécurité nationale des États-Unis » et « a mis son pays en danger », le gouvernement américain « n’a pas réussi à établir qu’une interdiction empêcherait des dommages irréparables. Sa requête est donc rejetée ».

« Bolton a enfreint la loi et a été dénoncé et blâmé pour l’avoir fait et payera un prix très fort. Il aime lâcher des bombes sur les gens et les tuer. Maintenant, des bombes vont tomber sur lui », a réagi pour sa part le président Trump dans un tweet publié ce samedi.

John Bolton est pour rappel l’un des architectes de l’invasion américaine de l’Irak en 2003 ayant causé plus d’un million de morts. Une décision qu’il continue de défendre à ce jour.

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