Des personnalités politiques ont répondu à l’appel au « dialogue constructif » lancé mercredi 1er mai par le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, en formulant plusieurs propositions supposées permettre de sortir de la crise.
L’ancien ministre sous Bouteflika et président du MSP, Abdelmadjid Menasra, a proposé une feuille de route en dix points devant permettre selon lui de « fonder une plateforme de dialogue national sérieux, responsable, rassembleur, capable de sortir l’Algérie de sa crise ». On retrouve parmi ses propositions le fait de « reconnaître la difficulté d’organiser les élections présidentielles le 4 juillet dans les circonstances actuelles », la satisfaction des « revendications populaires avec le départ de ceux qui doivent partir et leur remplacement par des figures acceptées », la formation d’une « commission indépendante d’organisation des élections », ou encore la désignation par l’opposition d’un « candidat consensuel à la présidentielle pour un seul mandat ».
L’ancien député FFS, avocat et militant des droits de l’Homme, Mustapha Bouchachi, a quant à lui proposé la démission du président par intérim Abdelkader Bensalah et du Premier ministre Noureddine Bedoui et l’élaboration d’une « feuille de route consensuelle » consistant en « une période de transition dirigée par des hommes et des femmes acceptés par les Algériens ». Ces dirigeants désignés auront selon Bouchachi à « adopter les législations nécessaires pour organiser des élections présidentielles ou d’autres consultations avec une commission indépendante pour organiser les scrutins et un gouvernement neutre composé de cadres honnêtes ».
L’ancien chef du gouvernement sous Bouteflika, Ali Benflis, a pour sa part accepté l’idée d’un dialogue, estimant cependant que « tout l’enjeu du moment est de permettre au dialogue de s’enclencher en réunissant les conditions les plus favorables à son bon déroulement et à son succès ». Pour Benflis, l’Algérie « se heurte actuellement à une impasse totale » qui consiste une « divergence profonde entre le processus actuellement conduit dans le cadre strict, intégral et exclusif de l’article 102 de la Constitution et les demandes légitimes de la révolution démocratique pacifique en marche dans notre pays ». Ali Benflis propose en outre que ce dialogue ait lieu en compagnie « d’interlocuteurs valables et crédibles », dans un « cadre précis et connu » ainsi qu’avec « des objectifs bien identifiés ».
De son coté Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement, propose une période de transition de 8 à 12 mois, avant la tenue des élections présidentielles. “Nous avons certainement besoin d’une période de transition d’une durée de 8 à 12 mois pour préparer les conditions nécessaires pour les élections présidentielles transparentes et crédibles. La période de transition permettra de fixer une feuille route pour le prochain président”, a soutenu Benbitour lors d’une réunion avec des opposants hier jeudi.
L’ancien chef du gouvernement pense aussi qu’il faut prendre le temps pour réviser la Constitution pour ne pas la changer à chaque fois, au gré des besoins des présidents.
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