Jil Jadid a rendu publique la teneur de la rencontre qui a réuni le président de la République Abdelmadjid Tebboune et le président du parti Djilali Sofiane ce mardi 14 janvier 2020.
L’entretien, précise le communiqué de Jil Jadid, a duré 1h50 et a permis « un échange approfondi et sérieux sur toutes les questions sensibles ».
Sofiane Djilali a insisté sur plusieurs points dont la libération de l’ensemble des détenus d’opinion, « en citant les cas de Karim Tabou, Fodhil Boumala, Samir Belarbi et Abdelwahab Fersaoui, ainsi que tout autre détenu du Hirak ».
Détenus politiques et sites bloqués
Le président de la République a affirmé qu’il « suivait de près ces questions et que le processus judiciaire en cours permettra une libération rapide de celles et ceux qui sont en détention pour raison d’opinion ».
Le président de Jil Jadid a aussi insisté « pour une véritable ouverture et pour que les sites (internet) actuellement bloqués soient rapidement libérés » et M. Tebboune a affirmé que « ce dossier devra trouver une solution dans un proche avenir ».
Concernant la Constitution, le chef de l’État a confirmé que « dès que son avant-projet sera remis par la commission chargé de sa rédaction, un très large débat sera ouvert, incluant la société civile et les partis politiques. Des débats contradictoires seront organisés par les médias audiovisuels publics, et ceux-ci ouverts à l’opposition », ajoutant qu’à l’issue du débat, « des amendements, des rajouts ou des changements consensuels seront pris en compte. La forme du dialogue autour du projet de Constitution sera adaptée en fonction des propositions ».
Concernant les changements proposés par la Présidence, révèle encore le communiqué de Jil Jadid, il s’agira de « diminuer les prérogatives du président de la République, de renforcer le Parlement qui aura le pouvoir d’auditionner publiquement les ministres dans leur gestion et de censurer le gouvernement. Enfin, une séparation réelle sera opérée entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire ».
M. Djilali a en outre « proposé de clarifier les dispositions constitutionnelles pour délimiter le champ du pouvoir sécuritaire, séparer le militaire du civil, tout en donnant les moyens à une sécurisation de l’État ».
« Le référendum pour la Constitution sera suivi d’un amendement de la loi électorale et une élection législative serait envisageable avant la fin de l’année en cours », ajoute le communiqué.
Le président de la République a réaffirmé à son hôte que « c’est grâce au Hirak que l’Algérie a pu se ressaisir et sortir d’une dérive dont les conséquences auraient été catastrophiques ».
Pour sa part, M. Djilali a espéré que « les inerties qui ont bloqué jusqu’ici l’État algérien soient levées, que les engagements pris devant l’opinion publique soient réalisés ».