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Ces dossiers brûlants qui attendent Tebboune

Ces dossiers brûlants qui attendent Tebboune

Après une deuxième hospitalisation d’un peu plus d’un mois en Allemagne, le président de la République est rentré au pays vendredi 12 février. Plusieurs dossiers en suspens attendaient son retour, dans un contexte social et politique tendu.

Abdelmadjid Tebboune reprend ses fonctions à une semaine de la commémoration des deux ans du déclenchement du Hirak, qui survient sur fond d’une très grosse interrogation : les appels à reprendre les marches, suspendues depuis près d’une année pour cause de crise sanitaire, seront-ils suivis ?

Une telle éventualité est synonyme de retour à la case départ pour le pouvoir et un chamboulement total de son agenda institutionnel duquel il ne reste que le renouvellement des assemblées élues.

Cependant, que les manifestations de rue reprennent ou pas, le président est appelé à se pencher sur cette crise politique qui perdure et d’apporter des réponses adéquates à des revendications claires et jamais mises en veille malgré l’arrêt des marches.

Commémorer le Hirak par des festivités officielles, de surcroit par des partis qui ont constitué sa première cible, tout en déniant à ses acteurs le droit de s’exprimer et en maintenant d’autres en détention, constitue une fuite en avant qui ne réglera rien.

La société attend en premier lieu des décisions fortes allant dans le sens d’un apaisement véritable, par la libération des dizaines de détenus d’opinion, l’ouverture du champ politique et médiatique, la levée des restrictions sur les médias, notamment le blocage des journaux électroniques dont TSA (censuré depuis juin 2019)…

Ces revendications sont toujours d’actualité et leur prise en charge constituerait un premier pas vers le règlement du reste des difficultés et des défis posés. C’est seulement à ce prix que peut être espérée une participation effective de la classe politique et de la population aux échéances électorales attendues.

Le renouvellement des assemblées élues, notamment du Parlement, répond au souci de leur conférer une meilleure légitimité et il serait incompréhensible que le pays puisse de nouveau s’accommoder d’assemblées mal élues. Ce serait tourner en rond et reproduire l’une des causes qui ont mené au soulèvement du 22 février et à la situation actuelle.

Remaniement ou pas, des décisions urgentes s’imposent

Dans les semaines qui ont précédé son retour, on a prêté au chef de l’État l’intention de revoir la composante du gouvernement. Là aussi, l’incertitude est totale même si les propos qu’il a tenus avant son départ en Allemagne, le 10 janvier, ne laissent pas doute quant à l’idée qu’il se fait de l’action de l’Exécutif, du moins de certains ministres.

Nommer un nouveau Premier ministre ou de nouvelles têtes aux secteurs les plus exposés à la colère populaire est une manière de contenir cette dernière, mais faudra-t-il que le remaniement soit suivi de décisions concrètes et immédiates pour répondre au moins à une partie des revendications qui agitent le front social et qui augurent, en cas de conjonction avec le retour dans la rue des mots d’ordre politiques, d’une situation difficile à gérer.

Plusieurs dossiers sont sur le bureau du président et du Premier ministre, l’actuel ou un autre, et appellent un traitement urgent et efficace, du moins un nouveau discours.

| Lire aussi : Tebboune rencontre des chefs de partis : la dissolution du Parlement proposée

Les étudiants, les chômeurs, les travailleurs des entreprises publiques et privées, les demandeurs de logement et d’autres catégories se sont fait entendre ces dernières semaines, certaines ayant même battu le pavé.

Il serait illusoire certes d’attendre, dans un contexte de disette économique, des solutions à des insuffisances qui se sont entassées et que la riche Algérie de Bouteflika n’avait pas réglées, mais il est permis d’espérer des décisions concrètes pour la relance de la machine économique.

Il est incompréhensible que deux ans après le soulèvement du 22 février et plus d’une année après l’élection d’un nouveau président, des investisseurs, tant nationaux qu’étrangers, en soient encore à réclamer la levée des obstacles bureaucratiques et des blocages à l’investissement productif.

L’autre urgence pour Abdelmadjid Tebboune est de faire en sorte que les ratés de la campagne de vaccination anti-Covid soient rattrapés. Car si les autorités ont jusque-là réussi le pari de contenir la pandémie, sur le volet vaccination, elles n’ont fait que respecter la deadline fixée par le président pour le lancement de la campagne, sans plus.

Celle-ci a bien commencé en janvier, mais les quantités de doses acquises et inoculées demeurent dérisoires et nul ne sait quand la vaccination de masse débutera.

Sur le plan régional, il est attendu du président de s’exprimer et de mieux faire entendre la voix de l’Algérie sur les dossiers brûlants de l’heure qui ont connu des développements importants en son absence.

Il n’échappe à personne en effet que le deal triangulaire entre le Maroc, les États-Unis et Israël et la désignation de nouvelles instances dirigeantes en Libye, pour ne citer que ces deux événements, sont survenus pendant l’hospitalisation du président de la République, dont la politique étrangère et de défense constituent un domaine réservé.

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