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Ces métiers qui se perdent au fil des années

Ces métiers qui se perdent au fil des années

Artisan vannier, réparateurs en tous genres, mercier… Des métiers qui se perdent au fil des années. Rencontres avec quelques profils à Alger, Koléa et Djelfa.

Artisan vannier

Il fabrique des articles en osier depuis qu’il a 11 ans. Après la classe, il s’asseyait auprès de son père et reproduisait ses gestes à l’identique. Le métier d’artisan vannier, Mohamed Moualed (48 ans) le maîtrise depuis son plus jeune âge. Son adresse s’échange de bouche à oreille et ses clients affluents de partout.

À Koléa, nous le retrouvons dans son atelier, au milieu de ses créations en rotin et en osier. Il y a des fauteuils, des chaises, des canapés, des commodes, des abat-jours, des miroirs, des veilleuses, des étagères, des paniers, des berceaux… Le travail est raffiné et les pièces élégantes.

« Dans notre famille, nous sommes artisans vanniers de père en fils depuis des générations. Mon père (né en 1915, décédé en 1993) a appris la vannerie fine auprès de son oncle. À mon tour, j’ai repris le flambeau. Depuis tout petit, je tressais et tissais les tiges d’osier pour en faire des assises de chaise, des petits paniers ou des corbeilles. Mon père m’a transmis son savoir-faire. J’ai souvent participé à des expositions en Algérie et à l’étranger. Je suis à l’écoute des envies de mes clients. Je fabrique du mobilier contemporain et cela plait beaucoup. L’osier est disponible en Algérie. Il pousse à proximité des oueds. Celui que j’utilise vient essentiellement de Jijel, Boudouaou, Ferdjioua… Quant au rotin, il est importé d’Asie ».

Mohamed a rangé son diplôme en communication dans son tiroir pour suivre les traces de son père. Sa marotte à lui, c’est de créer des meubles et des objets de vannerie fine. Un métier de maître artisan qui coule dans ses veines et qu’il accomplit avec amour et passion.

Artisan vannier à Koléa (© TSA)


Réparateur d’électro-ménagers

Sofiane (43 ans) a un look atypique. Coiffé d’une chéchia stamboul rouge, il ne passe pas inaperçu. Dans son local lilliputien du marché T’nache de Belcourt, il est connu comme le loup blanc. Les ‘belcourtoises’ savent où se rendre lorsque leur mixeur rend l’âme et que le joint de leur cocotte-minute se décolle. Aucune réparation ne résiste aux mains expertes de Sofiane.

« Cela fait 20 ans que j’occupe ce local. Je répare tout : fer à repasser, machine à pâtes, cocotte-minute, cafetière, sèche-cheveux… Au lieu de les jeter pour en racheter des neufs qui leur coûteront plus cher, les clients les rapportent en réparation ici, pour une somme modique. Je redonne un coup d’éclat aux articles en cuivre également ».

Sofiane vend des pièces de rechange, comme les poignées et manches de casseroles. Ainsi, il prolonge la vie des articles de cuisine et évite des achats inutiles à ses clients ».

Le réparateur de marché T’nache (© TSA)


Le mercier de Djelfa

Il tient une mercerie à la place Boudiaf de Djelfa. Dans cette ville de l’Atlas saharien, il est connu par tous. En dépit du capharnaüm qui règne dans son échoppe, Brahim Bakelli (53 ans) s’y retrouve comme un poisson dans l’eau.

« Cela fait 24 ans que je tiens cette mercerie. Je n’ai jamais le temps de mettre de l’ordre dans les rayons mais je connais par cœur l’emplacement de chaque article », nous lance t-il- sur le ton de la plaisanterie. Chercher un ruban, un bouton, des épingles à nourrice, des aiguilles à coudre, des pelotes de laine ou des fermetures à glissière, lui prend trois secondes.

Très patient et toujours souriant, Brahim répond aux moindres desiderata de sa fidèle clientèle. À l’aide de son presse-bouton, il fabrique en quelques instants des boutons rouges, bleus, jaunes, verts, écrus avec les étoffes apportées par ses clientes. Et ce n’est pas tout. Brahim est le champion des réparations. Les fermetures-éclaires des sacs et cartables sont restaurées en un tour de main.

Le mercier de Djelfa (© TSA)

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