En l’espace de quelques heures, deux communiqués censés émaner de la présidence de la République ont été démentis. Tous les deux sont en lien avec les événements en cours dans le pays, précisément les rapports tendus entre l’état-major de l’ANP et le cercle présidentiel.

Le premier a été diffusé sur les réseaux sociaux en début de soirée de lundi. Il annonçait le limogeage du chef d’état-major Ahmed Gaïd-Salah par le président de la République, conformément à ses attributions constitutionnelles.

Le communiqué s’est répandu comme une traînée de poudre, accompagné d’une autre folle rumeur faisant état de l’encerclement du siège de la télévision nationale par des forces armées.

L’opinion publique avait des raisons de croire que la présidence a pris une telle décision d’autant plus quelque heures plutôt, un communiqué de la même institution annonçait que le chef de l’Etat allait démissionner et prendre des mesures importantes pour assurer la continuité des institutions durant la période de transition. On en a déduit que le président avait consenti à partir mais tout emportant celui qui a provoqué sa chute. Sauf que le communiqué n’avait été repris par aucun canal sérieux.

Il s’avérera vite qu’il s’agissait d’un faux, du moins il n’a pas été authentifé comme étant un document émanant du président de la République. Le MDN l’a démenti formellement dans la nuit, mais pas la présidence.

Tôt dans la matinée, un autre communiqué, toujours en lien avec les événements, est attribué à la présidence de la République. Il est signé de Mohamed Ali Boughazi, conseiller du président. Sa teneur est d’une extrême gravité. La présidence dénonce un coup d’Etat et appelle le peuple à soutenir les institutions légitimes contre les putschistes. Elle annonce aussi des mesures visant à l’arrestation dans ceux qui sont impliqués.

Mais le communiqué sera aussi très vite démenti. Cette fois par le MDN et la présidence. Mohamed Ali Boughazi, censé l’avoir signé, a démenti en bloc sur la chaîne de télévision El Bilad, faisant part de son étonnement et dénonçant le fait que sa signature soit imitée.

Qui cherche à aggraver la crise et dans quel but ? Une chose est sûre, la présidence aura du mal à communiquer désormais. Tous ses futurs communiqués seront frappés du sceau de la suspicion.