À la cérémonie des César 2024 qui a eu lieu vendredi 23 février, la réalisatrice tunisienne qui a été primée pour son documentaire « Les filles d’Olfa », a appelé à arrêter les massacres à Gaza. En revanche, le comédien franco-marocain a brillé par son silence.
Comme il est désormais d’usage dans les grands événements internationaux, les appels à arrêter le massacre à Gaza ont imprégné la cérémonie de remise des « César », la plus prestigieuse distinction du cinéma français. De grandes stars ont eu un mot pour la Palestine. Le comédien franco-marocain, Jamel Debbouze, a en revanche brillé par son silence.
La 49ᵉ cérémonie des César a eu lieu, vendredi 23 février, à l’Olympia de Paris. Elle a été marquée par le triomphe des femmes qui ont raflé plusieurs prix mis en jeu, mais aussi par les appels émouvant de nombreuses stars à un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne où plus de 30.000 civils, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont été tués par l’armée israélienne depuis le 7 octobre dernier.
Avant même de parler sur scène, les artistes solidaires de la population de Gaza étaient reconnaissables à un signe distinctif : un pin’s rouge arboré sur la poitrine. Il était porté par les comédiens Adèle Exarchopoulos, Dali Benssalah et Bastien Bouillon et les réalisatrices Audrey Diwan et Kaouther Ben Hania, entre autres.
Le cœur noir dans une main orange sur fond rouge est devenu le symbole de la réclamation d’un cessez-le-feu à Gaza depuis qu’il a été porté dans plusieurs cérémonies aux États-Unis.
Gaza : mobilisation aux « César », silence de Jamel Debbouze
Le dessin a été créé par le collectif Artists4Ceasefire qui a adressé une lettre ouverte au président Joe Biden en octobre dernier, lui demandant d’œuvrer pour un cessez-le-feu en Palestine. L’appel avait été signé par une centaine d’artistes.
Outre le port de ce pin’s, plusieurs acteurs et réalisateurs ont mis à profit leur présence à la cérémonie des « César 2024 » pour joindre leur voix à toutes celles qui réclament que cesse le massacre de la population de Gaza.
« Les choses sont difficiles parce que nous n’osons pas. Je me joins moi aussi pour un appel à un cessez-le-feu à Gaza. La vie le demande, celle des Gazaouis et des otages », a déclaré l’acteur Arieh Worthalter, primé en tant que meilleur acteur pour son rôle dans Le Procès Goldman.
Quand dire « arrêtez de tuer des enfants devient une revendication radicale, c’est complètement hallucinant », a lancé pour sa part la réalisatrice Kaouther Ben Hania, qui a remporté le César du meilleur documentaire pour « Les filles d’Olfa ».
« On ne va pas se taire, on ne va pas se laisser intimider. Il faut que le massacre cesse […] Ce qui arrive là-bas est tellement horrible », a-t-elle dit. Pour la réalisatrice tunisienne, « personne ne pourra dire, je ne savais pas » parce que « c’est le premier massacre en live-scream, en direct sur nos téléphones ». La vidéo de la courte allocution a été vue 2,3 millions de fois sur la page Cerfia sur X.
Gala Hernández López, prix du meilleur court-métrage, a plaidé pour que « la France puisse s’engager concrètement dans des situations telles que celle vécue par le peuple palestinien aujourd’hui ».
En revanche, Jamel Debbouze a surpris. Invité à dire quelques mots en remettant un prix d’honneur, l’acteur d’origine marocaine n’en a eu aucun pour Gaza. Il a complétement zappé ce qui se passe en Palestine, ce qui lui a valu de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux.
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