La septième édition du Championnat d’Afrique des joueurs locaux (CHAN 2022) a pris fin samedi 4 février au stade Nelson Mandela de Baraki (Alger), avec la défaite de l’Algérie face au Sénégal en finale.

L’Algérie n’a pas réussi à remporter le titre après sa défaite aux tirs au but face au Sénégal (0-0, 4 tab à 5), mais elle a gagné plein d’autres choses pendant le tournoi.

Même si l’attaquant algérien Mahious n’a pas marqué son tir au but décisif, l’Algérie a marqué de nombreux points. C’est loin d’être gagné, mais ses chances d’obtenir l’organisation de la CAN-2025 sont encore plus grandes qu’elles n’étaient avant le début du tournoi.

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Il faut dire qu’aucun détail n’a été négligé pendant toute la compétition. Pendant les trois semaines qu’a duré le CHAN 2022 en Algérie, aucune fausse note n’a été enregistrée, aucun acte de violence ou autre, aucune bousculade, pas de scandale d’arbitrage ni d’insuffisance dans l’hébergement ou le transport.

Cela est d’autant plus méritoire que certains matchs se sont joués devant plus de 40 000 spectateurs. Et c’est là, la belle surprise que l’Algérie a réservée à l’Afrique.

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Ce qu’on a vu pendant ce CHAN 2022 en matière d’affluence du public ne s’est jamais produit sur le continent même pendant la compétition phare qu’est la coupe d’Afrique des nations : les matchs de l’Algérie se sont joués à guichets fermés, ce qui est une grosse performance pour une telle compétition, et même ceux des autres équipes ont connu une affluence respectable.

Mais il y a mieux. Pour les matchs de l’Algérie, les stades se remplissent plusieurs heures avant le coup d’envoi. Le peuple algérien a confirmé aux yeux du monde qu’il est un passionné de football.

Les responsables de la CAF sont unanimes à reconnaître que le succès de cette édition algérienne a dépassé toutes les espérances. Un succès qui pèsera lorsque l’instance africaine aura à décider du maintien ou non de cette compétition dédiée aux joueurs locaux. Il pèsera aussi lors de l’attribution de la CAN 2025.

Le CHAN rehausse l’image de l’Algérie

Promise au Maroc selon certaines sources, l’édition 2025 de la CAN a désormais des chances de se dérouler en Algérie.

Le président de la Confédération africaine, Joseph Motsepe, est catégorique : « C’est le CHAN le plus réussi de l’histoire. »

Que l’Algérie obtienne l’organisation de la CAN 2025 ou pas, elle sort de ce CHAN 2022 avec la certitude d’avoir tous les atouts pour abriter de grands événements sportifs internationaux.

D’autant plus que c’est le deuxième grand test qu’elle réussit en quelques mois après le retentissant succès des Jeux méditerranéens d’Oran (juin-juillet 2022).

Un savoir-faire dans l’organisation qui s’ajoute aux infrastructures sportives et d’accueil renforcées ces dernières années et qui continuent à l’être. Deux nouveaux stades aux normes internationales, ceux de Nelson Mandela de Baraki et Hadefi Miloud d’Oran, ont été livrés, et deux autres seront réceptionnés prochainement, celui de Tizi Ouzou d’abord, puis le stade de Douéra (Alger).

Ce CHAN 2022 a aussi confirmé l’attachement du public algérien aux sélections de son pays et au sport en général. Il a surtout permis de tordre le cou aux clichés qu’on a toujours tenté de lui coller, le présentant comme un public peu discipliné.

Même si les matchs de l’équipe d’Algérie se sont joués devant des gradins pleins à craquer, pas un seul supporter n’a tenté de pénétrer sur le terrain, pas même après la déception de la finale perdue in-extremis.

Sur le plan symbolique, on retiendra cette communion avec l’Afrique, avec l’effigie du leader de l’émancipation du continent, Nelson Mandela, omniprésente dont le stade portant son nom.

Même si la chose n’est pas quantifiable, il est indéniable que le CHAN 2022 a permis de rehausser l’image de l’Algérie dans le monde du football.

Sur l’aspect purement sportif, l’équipe d’Algérie n’a certes pas soulevé le trophée, mais elle n’a échoué que sur un détail. Pour un championnat à la réputation qu’on connaît, produire un groupe de joueurs qui va jusqu’en finale du CHAN 2022 est une grosse performance.

C’est l’autre belle découverte du tournoi : le championnat local recèle de talents qui ne demandent qu’à être bien encadrés.