L’Algérie a toujours affiché de grandes ambitions dans les chemins de fer. Des projets de construction de nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) capables d’accueillir des TGV ont été lancés ces dernières années.
Certaines lignes comme Boughezoul- Djelfa-Laghouat ont été livrées et d’autres comme Oued Tlelat (Oran) – Tlemcen sont encore en chantier. Ces nouvelles lignes font partie des grands projets de chemins de fer lancés depuis le début des années 2000 pour moderniser les infrastructures du pays, et relier les villes des Hauts plateaux par le train.
Toutefois, les trains circulent toujours avec des vitesses modestes. Quelles sont les raisons ? Invité ce dimanche de la Matinale de la Chaîne III de la Radio algérienne, le directeur général adjoint de la Société nationale de transports ferroviaires (SNTF), Réda Laïb, a donné quelques explications. D’abord, il a précisé que le projet du TGV est du ressort de l’Agence nationale des investissements ferroviaires (Anesrif).
« Nous avons mis en circulation des trains sur la ligne Boughezoul – Djelfa – Laghouat. C’est une ligne à grande vitesse. Néanmoins, nous attendons toujours la mise en place des systèmes d’exploitation (signalisation et télécommunication) qui permettent d’élever la vitesse à 220 km/h », a-t-il expliqué.
Retard dans le lancement du TGV algérien : la SNTF s’explique
M. Laïb a ajouté que la SNTF était en attente de la « livraison des lignes ferroviaires à grande vitesse Mecheria – El Bayadh et Oued Tlelat-Tlemcen qui est en phase de finalisation ».
Le numéro deux de la SNTF a indiqué que les cahiers des charges pour l’acquisition des équipements appropriés pour permettre aux lignes à grande vitesse d’accueillir des TGV ont été « préparés ».
«La grande vitesse fait partie de nos ambitions pour transformer le transport ferroviaire. Nous avons entamé des discussions avec nos partenaires pour délocaliser certaines activités en Algérie, dans le cadre d’une coopération industrielle durable», a-t-il dit.
Le DG adjoint de la SNTF a justifié la faible vitesse de circulation des trains sur la rocade nord des chemins de fer par la vétusté du réseau ferroviaire dont une partie est héritée de la période coloniale, et par des considérations de sécurité. « Pour nous : la sécurité du voyageur prime sur toutes autres considérations », a-t-il dit.
Il a pointé du doigt aussi les « actes de malveillance, les passages à niveau illicite, le caillassage des trains qui crée une situation très problématique, non seulement pour les voyageurs, mais aussi pour la SNTF ».
M. Laïb a indiqué que sur les 17 autorails diesel CAF acquis par la SNTF, « quatre seulement sont encore opérationnels ». « Les 13 autres autorails ont subi des dégâts au niveau des passages à niveau », a-t-il dévoilé.
Le numéro deux de la SNTF a annoncé la mise en place de caméras de surveillance au niveau du réseau ferré de la banlieue d’Alger et de la ligne qui mène vers Tizi-Ouzou pour lutter contre les attaques contre les trains.