Politique

Chute des prix du pétrole : les mesures urgentes de Tebboune

Le Conseil des ministres, réuni ce dimanche 22 mars sous la présidence du président Abdelmadjid Tebboune, a pris une série de mesures, avec effet immédiat, visant à faire face au recul drastique des recettes de l’État conséquemment à la chute des prix du pétrole.

Les mesures phares prises par le Conseil sont la réduction de la facture des importations de 41 à 31 milliards de dollars et la révision à la baisse de 30% du budget de fonctionnement de l’État, sans incidence toutefois sur la masse salariale, selon le communiqué du Conseil des ministres.

Il a été aussi décidé de se passer du recours aux cabinets d’expertise étrangers, ce qui permettra d’économiser 7 milliards de dollars annuellement, et de surseoir au lancement des projets programmés, dont la réalisation n’a pas été entamée, à l’exception de ceux des « zones de l’ombre » et de l’hôpital pour cancéreux prévu à Djelfa.

Crise de coronavirus oblige, le Conseil des ministres a décidé d’exclure le secteur de la santé de ce programme d’austérité. Les dépenses prévues pour le secteur resteront inchangées, comme seront renforcés les moyens destinés à la lutte contre le Covid-19 et les autres maladies épidémiques.

Concernant les pertes des opérateurs économiques induites par la crise en cours de coronavirus, elles seront prises en charge dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2020. L’autre secteur dont les dépenses prévues resteront inchangées c’est celui de l’éducation.

Dans le but de préserver les réserves de change, la compagnie nationale Sonatrach est instruite de réduire de 14 à 7 milliards de dollars les charges d’exploitation et les coûts d’investissement.

Dans le secteur des finances et des banques, il a été décidé d’encourager l’intégration financière par la facilitation de l’octroi des crédits, en axant sur la numérisation et les produits innovants. Il est aussi question d’encourager la finance islamique et d’accélérer les opérations de recouvrement des impôts et des crédits accordés par les banques publiques.

Dans l’agriculture, la priorité sera accordée à l’investissement dans les filières qui permettent d’assurer la sécurité alimentaire, comme les céréales, notamment le maïs, les huiles et le sucre. Le ministre de l’Agriculture est ainsi chargé de créer, avant la fin de l’année en cours, un mécanisme dont la mission sera l’encouragement de l’investissement public, privé ou étranger dans le domaine de l’agriculture.

Dans son intervention, le président Tebboune a indiqué que la crise en cours pourrait nous amener à revoir les priorités de la relance économique, mais cela ne touchera en aucun cas tout ce qui est vital dans les plans de développement, notamment les acquis sociaux, à commencer par le niveau de vie du citoyen, les salaires, les pensions et les postes d’emploi. La conjoncture, a ajouté le chef de l’État, nous fait prendre conscience de « la précarité de notre économie que nous n’avons pas su affranchir de la rente pétrolière ».

Les plus lus