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Cinquième mandat : décision actée ou simple surenchère des soutiens de Bouteflika ?

Cinquième mandat : décision actée ou simple surenchère des soutiens de Bouteflika ?

Après un long doute induit par la crise qui a secoué l’Assemblée populaire nationale, le cinquième mandat semble de nouveau en marche. C’est du moins la première lecture qui peut être faite des dernières déclarations publiques des soutiens traditionnels du président Bouteflika, qui ont subitement repris en chœur les refrains appelant à la continuité.

Amara Benyounès n’a certes toujours pas appelé ouvertement le chef de l’État à se présenter à la prochaine élection présidentielle, mais il s’en est encore pris ce week-end à ceux qui tentent de l’empêcher de le faire. L’opposition a été vertement brocardée par le chef du MPA, en meeting à Khenchela. Mais le discours de M. Benyounès est un réquisitoire contre les partis et personnalités qui s’opposent au cinquième mandat, sans être un plaidoyer en faveur de la candidature de Bouteflika.

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Presque simultanément, le RND, par la voix de son porte-parole, faisait mieux. À Tizi-Ouzou, Seddik Chihab estimait « impossible de trouver un président de consensus autre que Bouteflika », dont le maintien à la tête de l’État est donc « une nécessité politique ».

À Alger, des élus locaux et nationaux se sont rencontrés pour créer une association dont l’unique objectif semble se limiter à « appuyer le programme du président de la République ».

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Dans ce genre d’exercice, Djamel Ould Abbès a toujours tenu à avoir une longueur d’avance. Ce dimanche, le chef du FLN a passé un autre cap en annonçant le nom du candidat du vieux parti au scrutin de l’année prochaine qui est, sans surprise, Abdelaziz Bouteflika.

À première vue, c’est le scénario de 2014 qui est en train de se répéter avec d’abord de sérieux doutes sur la santé du chef de l’État et sa capacité à poursuivre sa mission à la tête du pays, puis des appels incessants de la classe politique et de la société civile à la « continuité », suivis de l’annonce par le FLN du nom de son candidat. Le tout sur fond de protestations presque inaudibles de l’opposition.

Si le schéma devait se répéter, Bouteflika annoncera officiellement sa candidature vers la mi-janvier, au plus tard début février et sa réélection pour cinq ans de plus à la tête du pays ne sera qu’une simple formalité.

À moins que, cette fois, il ne s’agisse de surenchère politique des partis proches du pouvoir dans leur soutien au président. C’est d’autant plus probable que c’est un des leurs qui la dénonce. « La surenchère n’a pas de place ici », lâche Amara Benyounès. Le président du MPA va plus loin : « Bouteflika n’est pas le président d’un parti (…) Dans les moments difficiles, le président saura sur qui compter (…) Chaque parti a ses convictions et son agenda à propos de la présidentielle (…) Le seul engagement que nous avons c’est avec le président Bouteflika. »

De la succession des événements et l’évolution de la position des uns et des autres depuis le premier appel à la candidature de Bouteflika lancé début avril dernier par Djamel Ould Abbès, se dégage en effet comme une course effrénée au « soutien », avec le chef du FLN toujours dans le rôle de premier surenchérisseur, au risque de provoquer une certaine confusion, comme cela a été le cas hier. Les propos de Ould Abbes ont été interprétés à tort par les médias étrangers comme l’annonce officielle de la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat.

Il y a bien des raisons de croire que les chefs des partis de la majorité ne font que jouer à qui se montrera le plus fidèle au président pour garder ou renforcer leurs positions respectives, sans plus. Surtout que, parait-il, la question du cinquième mandat n’est pas définitivement tranchée, à commencer par le premier concerné et son cercle proche. Une irrésolution confirmée auprès de sources crédibles qui assurent que rien n’est encore décidé quant au plan à retenir en vue du scrutin crucial de l’année prochaine.

Si, en effet, la volonté de Abdelaziz Bouteflika et de son entourage de rester aux affaires pour cinq années de plus est presque une lapalissade, l’évolution de l’état de santé du président demeure la grande inconnue qui échappe à tout le monde, à commencer par ceux qui, depuis sept mois, rivalisent de formules et de rhétoriques pour le supplier de ne pas quitter le navire.

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