L’instance de coordination de Mouwatana a dénoncé ce vendredi ce qu’elle qualifie de « coup d’Etat rampant », en allusion au forcing opéré par les partis de la majorité présidentielle en faveur d’un cinquième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika.
«Le gouvernement et les partis clients du pouvoir sont entrés, de leur propre aveu, en campagne anticipée pour le cinquième mandat en violation flagrante des lois républicaines et de la morale tout court », relève Mouwatana dans un communiqué publié ce vendredi au lendemain d’une réunion tenue mercredi.
Mouwatana « dénonce et condamne ces comportements peu honorables, aggravés par l’utilisation illégale et abusive des moyens de l’Etat, (siège du gouvernement, université, moyens humains et politiques etc…), qui dans un État de droit et avec une justice digne de ce nom, aurait donné matière à poursuites pour actes délictueux », souligne le texte.
Le mouvement, pour qui la réunion se tient dans un contexte politique marqué par la volonté du régime d’imposer la présidence à vie de M. Bouteflika en faisant fi des dispositions de la Constitution, qui limite pourtant les mandats à deux et de son état de santé invalidant », estime que les « algériens sont en droit de réagir ».
«Dans ce climat général d’un coup d’État rampant opéré par une clique utilisant comme otage consentant un homme qui a trahi le serment constitutionnel en profitant d’une démission générale des institutions pourtant impliquées dans le maintien de ce régime en dérive mafieuse. Les Algériens sont en droit de réagir et de refuser l’humiliation qui leur est imposée », affirme le texte signé par la porte-parole, Zoubida Assoul.
El Mouwatana met en garde les conséquences d’une éventuelle colère populaire. «Le pouvoir et ses soutiens auront à assumer les conséquences de toute réaction populaire dont les prémisses se multiplient. Mouwatana prendra ses responsabilités et défendra de manière pacifique mais résolu l’honneur de ce pays », conclut le texte.