La décision de Donald Trump de sortir de l’accord de Paris a suscité un tollé dans la presse internationale. Beaucoup de journaux utilisent des mots souvent très durs pour qualifier l’annonce du président américain. Tour d’horizon des principaux titres et commentaires.
À la suite de l’annonce de Donald Trump de se retirer de l’accord de Paris jeudi 1er juin, la presse étrangère a immédiatement réagi avec stupeur. Pour le Wall-Street Journal, cette décision est « un tournant dramatique en dépit de la pression exercée par des grands dirigeants d’entreprises et quelques alliés proches ». Le journal économique américain rappelle que des grandes entreprises comme Exxon Mobil Corp anciennement dirigé par l’actuel secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson ou encore Apple ont à plusieurs reprises interpellé Trump pour que les Etats-Unis ne sortent pas de l’accord.
Du côte du New-York Times, cette annonce est « une victoire pour Steve Banon, le stratège en chef du président américain, et Scott Pruit, le directeur de l’agence de protection de l’environnement, qui ont passé des mois à défendre leur cause auprès du président et présenter les dangers de cet accord ». Pour le célèbre éditorialiste et économiste Paul Krugman, ce retrait devrait « desservir l’intérêt national américain » sur le plan économique. « C’est une décision conduite par la mesquinerie et l’esprit de revanche » a ajouté le prix Nobel d’économie sur Twitter.
Pour Politico, « le retrait soudain de Trump […] est une claque diplomatique et politique : cela pourrait être vu comme un doigt d’honneur à la face du monde […], rejetant non seulement le consensus scientifique sur le changement climatique mais aussi le consensus international pour l’action, rejoignant la Syrie et le Nicaragua qui refusent d’aider le reste des nations à résoudre un problème planétaire. »
Enfin la Une du New-York Daily News a interpellé l’opinion publique outre-Atlantique avec son titre provocateur : « Trump dit au monde : vous pouvez tous crever »
Here’s Friday’s front page…
TRUMP TO WORLD: DROP DEADhttps://t.co/ABouABfDip pic.twitter.com/34twNIQg2J— New York Daily News (@NYDailyNews) 1 juin 2017
Une Europe très critique
En Europe, la décision du chef d’Etat américain est clairement critiquée. Pour le Financial Times, « la politique climatique de Trump risque de détruire des emplois ». Le quotidien britannique explique que les industries du solaire et de l’éolien, qui emploient beaucoup plus de monde que l’industrie du charbon, pourraient être menacées par cette décision.
Chez les Belges, le grand quotidien le Soir explique que l’actuel locataire de la Maison Blanche, qu’il traite « d’ennemi de la planète », « n’a écouté que les idéologues les plus enragés ainsi que deux dizaines de sénateurs financés par les lobbies des énergies fossiles. Et il s’en est tenu à des rodomontades électorales visant à apaiser, en lui mentant, un électorat minoritaire et désemparé dont il ne cesse de flatter l’égoïsme ». Pour nos voisins, « l’affaire risque de tourner au calvaire ».
Du côté des Suisses, le Temps estime que « le président américain commet une faute colossale qui va marginaliser Washington sur la scène internationale ». Il deviendrait ainsi « le fossoyeur de la crédibilité de l’Amérique ». Pour le journaliste Stéphane Bussard, « ce qu’a annoncé Donald Trump ce jeudi est une insulte à l’écrasante majorité des Américains, convaincus, au même titre que le Pentagone, que le changement climatique est une grave menace. »
En Espagne, le grand quotidien El Pais a souligné que « les Etats-Unis ont arrêté d’être un allié de la planète ». Pour El Mundo, les commentaires vont dans le même sens. « La décision sur le changement climatique, une fois de plus isolationniste, montre avec précision que l’Amérique est en train d’abandonner la planète. »
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